jeudi 25 août 2011

ETRE MERE

Avec mes quatre loustics, j'ai eu maintes fois l'occasion de réfléchir à ce qu'être mère implique d'amour, de peurs et de sacrifices, mais on continue d'apprendre tout au long de la vie de nos enfants. Cet été 2011, j'ai découvert une autre facette de cet incroyable état de mère

car

Je suis revenue d’Argentine. Durant trois semaines j’ai suivi mon aîné sur les pistes caillouteuses, les chemins de randonnées, les comédores et les auberges de jeunesse, moi qui ne le suis plus vraiment.

Je l’ai regardé vivre, papoter avec des gens dans cette langue que je ne maîtrise pas, jouer de la guitare, mâcher des feuilles de coca, faire du macramé, vendre son macramé au détour des rencontres, traire des chèvres, faire la cuisine, fumer tous les jours sa dernière clope, caresser les cheveux de sa Gigi, nous parler de ce pays qu’il aime tant, de sa musique, de ses coutumes. J’ai l’impression que le regarder a été ma principale occupation durant ces trois semaines.

Lui.

Lui en Argentine.

Accessoirement L’Argentine.

Je l’ai écouté sans broncher m’expliquer pourquoi il n’aurait pas de téléphone portable, pourquoi il n’aimait pas les mails. Je l’ai écouté me dire qu’il ne pouvait pas être et ailleurs. Je l’ai écouté me demander de le comprendre et de l’accepter.

« Mais si je meure, quelqu’un t’écrira un mail que tu liras peut-être des semaines après que j’ai été enterrée ! »

« Je sais, c’est comme ça »

L’amour d’une mère peut donc aller jusque-là ! Accepter que son fils aîné vive au bout du monde sans aucun moyen de le contacter rapidement, qu’il ne donne des nouvelles qu’une fois de temps en temps par le biais d’un mail très court, se résumant généralement à l’essentiel : tout va bien, je suis heureux. Accepter de partir sans savoir si on va le revoir et si oui, quand ?

Oui, tiens.....Être mère c'est AUSSI cela.......