Ce matin, je fais ma valise.
Je vais partir à Paris pour une semaine.
Mon troisième va subir une intervention chirurgicale qui me pétrifie d'angoisse.
Cette opération va transformer son visage.
Je devrai m'habituer à ce nouveau fils physique.
J'ai l'impression d'un grand chamboulement intérieur aussi.
Puis Paris....
Y retourner n'est jamais anodin, émotionnellement parlant.
Tous les après midi je serai à l'hôpital.
"Qu'est ce que tu vas faire ? Pourquoi rester tout l'après midi? Tu vas le fatiguer, non? Pourquoi n'en profites tu pas pour faire des choses à Paris?"
Alors, je réponds, ici comme ailleurs, une bonne fois pour toute :
A chaque fois que j'ai été hospitalisée, j'ouvrais les yeux en souhaitant voir quelqu'un de rassurant, posé sur la chaise en face de mon lit. Juste là. Sans mot, ni geste particulier. Maman arrivait comme une tornade, s'activait dans la petite chambre, dans tous les sens, avec des pluies de mots, sans queue ni tête pour parler de tout et de rien, surtout de rien, puis elle repartait aussi vite qu'elle était venue, sans que j'ai eu le loisir de lui voir les fesses sur cette chaise, moi qui en avais tant envie!
Faut dire qu'elle a toujours détesté les hôpitaux.
Faut dire aussi qu'elle a toujours détesté être posée dans un vrai lâcher prise avec l'autre!
Alors moi je vais poser mes fesses sur la chaise qu'il ne manquera pas d'y avoir dans cette chambre et je n'en bougerai pas tant que le père ne sera pas venu me relayer. Comme je l'ai fait pour chacun de mes enfants hospitalisés. Je ne vais à Paris que pour cela.
Vivre un chevet.
J'emporte un ou deux livres, mon ordinateur et puis voilà, je serai là. C'est l'occasion de vivre à fond le moment présent, d'être juste dans la conscience du temps qui s'écoule, dans la présence, le lâcher prise.
Je vais même aller plus loin. J'AIME poser mes fesses sur une chaise au chevet d'une personne que j'aime. Lui accorder mon temps. Je prends mon pied à faire cela, c'est bizarre hein?
C'est d'ailleurs ce que je vais faire cet après midi avec mes deux amies hospitalisées à un étage de différence.
Le soir à Paris, je ne sais pas.
J'aimerai un resto avec un vieil amoureux mais bon, je l'ai perdu de vue et m'étonnerait qu'il lise mon blog....(Enfin, au cas où, fais moi signe!)
Je serai vraisemblablement tous les soirs à l'appart dans lequel j'ai grandi, ma mémoire va faire des bonds émotionnels au bruit de l'ascenseur, du métro, du merle dans la cour et je lutterai contre la nostalgie de mes 15 ans comme à chaque fois...
Voilà
La vie continue de ne pas être un long fleuve tranquille!
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