samedi 21 août 2010

Signal d'alarme filial

En cette période estivale, les aînés partent sans maman, normal.... C ne se sépare jamais de son portable, ce qui est très rassurant pour ses proches et en particulier MOI puisque je sais que je PEUX le joindre (même si je me retiens de le faire compte tenu de mon fort désir de voir mes poussins indépendants du joug affectif maternel rapport à mon propre vécu dont je ne parlerai pas...). Mais l'aîné, beatnik sur les bords (en rejet de la société organisée et corrompue et contrel'esclavagisme du aux valeurs traditionnelles liées au matérialisme, l'hypocrisie, l'uniformité, la superficialité) a comme par hasard perdu son téléphone portable (une nième fois bien sûr...) la veille de son départ! "De toutes façons maman, va falloir t'habituer" "Oui mais si je dois te joindre de toute urgence?" (sous entendu : cause déces d'un proche, ce n'est pas que j'y pense de façon obsessionnelle mais bon...)" "eh bien tu m'enverras un mail!" J'étais restée sans voix et ce mutisme m'avais juste empêchée de lui demander l'adresse de ce dit mail inconnu...
Bref 3 semaines au portugal sans cordon ombilical d'aucune sorte....
Bizarrement j'ai réussi à ne pas y penser du tout. Je veux dire que bon, je pensais à lui, mais sans aucune angoisse particulière. Lorsque des gens bien intentionnés me demandaient des nouvelles, je répondais de façon très zen que "pas de nouvelle, donc bonnes nouvelles, tout devait aller très bien dans le meilleur du monde".
Mais le 19 août fin daprès midi je ressentis un besoin urgent, primitif et violent de l'entendre. Une sorte de signal d'alarme filial super fort! Nous étions pourtant en train de déménager le reste des affaires toujours en plan dans notre ancienne maison et franchement ce n'était pas le moment de tout laisser tomber pour chercher à trouver des numéros de portable de copains du fiston pour savoir s'ils avaient eu des nouvelles, EUX. c'est pourtant ce que j'ai fait. Après un temps de recherche important infructueux, je dus me résoudre à attendre. Mais ce fut une nuit d'insomnie et le lendemain j'en ai parlé en boucle: "je suis angoissée, je veux vraiment le joindre, comment je peux faire etc...."
Le soir même mon téléphone sonne et c'est LUI. Une voix normale. Appemment tout va bien. Il m'annonce qu'il rentre demain (aujourd'hui donc) et que ok il dînera avec nous.

Ce soir, il avoue que le 19 après midi a commencé une grosse galère pour lui, qu'il a vraiment flippé et qu'il a pensé à moi, du genre "si elle savait ce que je vis là tout de suite elle serait vraiment super angoissée".
Eh bien je l'ETAIS!!!!
Bizarre hein?

mardi 10 août 2010

La vie est un cadeau

La vie est un cadeau
Mon deuxième, le jour de ses 21 ans, torse nu, sous une pluie torrentielle en face de ses 24 amis abrités par un auvent clâme cette phrase que j'ai moi même tellement prononcée!
Chaleur au coeur. Sensation qu'une de de mes idées essentielles s'est transmise à la génération suivante...

Oui, la vie est un cadeau. Certains le refusent tout net au nom de je ne sais quel masochisme, ou le mettent de côté, pour l'ouvrir "plus tard"sous pretexte qu'il ne sont pas prêts. Il est vrai que la vie quittent certains cadeaux irremplaçables. Mais elle place aussi sur notre chemin d'autres cadeaux qui ne demandent qu'à s'offrir et qui nous rendent heureux! Chacun d'entre nous est le cadeau de quelqu'un d'autre même si nous n'en avons pas toujours conscience.

En ce qui me concerne j'aime les cadeaux, je développe même une certaine gourmandise, à les regarder, les sentir, toucher l'emballage avant de les ouvrir avec fièvre et curiosité. Alors oui la vie est un cadeau. Si on regarde bien chaque jour, il y a un présent devant notre porte.















Qu'ils sont beaux nos enfants! Et ils s'entendent! Un vrai miracle!




Pour finir ce très beau poème de Colette Nys-Mazure, lu par ma marraine en ce grand jour:

Radieuse

"C'est une fille de haute liesse,
à prendre la vie en proue,
hisser les heures à vive allure,
une femme libre de son essor.
Elle rit vrai à la face du jour
et son haleine a la fraicheur
des pointes d'herbe quand frémit l'aube.
On tenterait de la retenir.
La marge d'une étreinte, d'une page partagée,
d'un morceau de pain rompu.
Elle est déjà plus loin que le tournant de l'été.
On cherche son propre chemin
dans le sillage fulgurant.


"Singulières et plurielles. ED Desclée de Brouwer. Collection litterature ouverte.2002"