lundi 22 octobre 2012

jeu de piste

Je prends une valise vide et je m'en vais écrire ailleurs... C'est un jeu de piste pour les plus motivés d'entre vous. Je garde le même fournisseur de blog. Le titre du nouveau a un rapport avec celui ci. Je vous laisse chercher un peu...Après je vous donnerai quelques indices...
A bientôt sous d'autres latitudes!

lundi 8 octobre 2012

Pause dans la pause

L'anniversaire de mon troisième l'impose!
Et pas n'importe lequel de ses anniversaires puisqu'il s'agit de celui qui le fait passer de l'état d'ado à l'état de vrai citoyen majeur!
Je suis fière de lui. Mon fils. Il est beau, il est intelligent, il est sensible, modeste, a toujours fait preuve d'une grande maturité de réflexion. Il a des amis sans le chercher vraiment. Mais les gens sentent qu'il ne triche pas. S'il n'aime pas, on le sait, s'il aime bien, on le sait aussi et cette authenticité est bien rassurante par les temps qui courent!
Un jour il nous présentera une fille qui aura la voix des animatrices de France musique, une voix édredon et nous l'aimerons aussi.
Il essaie de comprendre les relations humaines, bâtit des théories sur l'inexistence du hasard, s'extasie de l'apparition de la différenciation des sexes au cours de l'évolution. Je ne comprends pas toujours tout à ses essais de démonstrations mais j'aime bien l'écouter s'animer!
C'est mon jiminy cricket à moi. Il s'agite autour de moi avec son petit parapluie et me dit "non maman, ne fait pas ça!" et comme Pinocchio, je le fais quand même et après bien après je lui dit "ok tu avais raison, j'ai eu tort!" et il hausse les épaules. C'est ma bonne conscience et je me dis toujours que je devrai l'écouter davantage!
Il a si souvent fait le tampon entre une grand-mère hypersensible et sa mère en colère ce petit fils et fils-là!
Sans lui les ponts mère/fille seraient sans doute définitivement rompus depuis longtemps!
Comme tout grillon ou criquet qui se respecte il mue et sa carapace d'enfant traîne quelque part sous un lit. Cette année c'est un fils au nouveau visage qui sourit enfin plus souvent et qui découvre le bonheur de travailler les mathématiques (qui aussi étrange que cela puisse paraître, le rend croyant !)
Avec une telle faculté d'adaptation et une si grande ouverture d'esprit je pressens qu' à l'horizon de cette vie d'adulte tous les chemins sont possibles et je suis curieuse de voir quelles seront les voies empruntées!

Alors chut, regardons patiemment les enfants grandir avec confiance....

Bon anniversaire S, que cette année soit riche de découvertes et de petits et de grands bonheurs!
Maman


jeudi 27 septembre 2012

Pause

Voilà de nouveau ce blog en pause.
Réflexion intérieure profonde oblige....
Merci de vos régulières visites.
Amicales pensées
Hélianthine

mardi 25 septembre 2012

Une journée comme les autres

C'est une journée comme les autres.
Le réveil sonne à 6h15.
J'emmène en voiture ma fille au bus dont l'arrêt se trouve à quelques kms de la maison.
Je reviens.
Les poules m'attendent, impatientes, derrière la vitre de la cuisine que je leur envoie quelques poignées de graines ou de riz de la veille, les cochons d'inde sont déjà dehors, grignotant l'herbe sous l'oeil des minettes et des chiens. Dans l'entrée, j'enjambe les sacs, les cartons et les trucs qui encombrent la maison. Parmi les livres ouverts disséminés par ci par là, en cours de lecture multiple par ma fille, je remarque que Clara a oublié son cahier de harpe (hier c'était son cahier de math), je me dis qu'il faudrait que je mette un peu d'ordre ici mais au lieu de cela je me fait un café et je m'assieds en attendant qu'il coule. Mon fils extra terrestre m'écrit de son club med (prépa math sup) ses dernières bonnes notes et qu'il ne faut pas que j'oublie de prendre rv avec son orthodontiste. J'allume mon ordi pour admirer mon petit fils argentin sur l'écran de veille.
Je n'ai plus de vertiges. Mon corps a toujours su, avant mon esprit, quand des étapes de vie difficiles s'annonçaient et c'est comme s'il me prévenait à l'avance,me forçait à me coucher pour recharger mes batteries avant l'épreuve. Avant hier j'étais donc malade, nausées, vertiges, incapable de rester debout longtemps.Je suis donc restée couchée.
Hier....
Eh bien c'est vrai, ce ne fut pas facile, en tout cas moins facile que mon esprit l'imaginait.

Un vent à décorner les bœufs si toutefois il en existe encore. Puis la pluie.
Je charge ma voiture des derniers vestiges d'une autre époque. Lorsque je vois mes collègues vider leur pièce, je ne peux retenir mes larmes. Avec cet ultime déménagement c'est mon projet idéaliste qui fout le camp. L'essai d'une vie professionnelle communautaire dans une grande maison partagée, sans concurrence, en harmonie, où chacune participerait aux taches communes. Au final, un projet que j'ai portée seule, à bout de souffle, jusqu'à m'y épuiser physiquement, psychologiquement et surtout matériellement!
Un homme qui m'a rencontrée à ce moment-là, m'a dit que  j'étais égarée. C'est sans doute ce qui l'a touché d'ailleurs. "Une petite chose perdue dans un imper délavé sous la pluie" me dit-il, pour une lutteuse comme moi, vous avouerez que cela la fout mal!
Bref, il m'a aidé à prendre la bonne décision, celle que j'aurai du prendre depuis longtemps mais va savoir pourquoi on s'accroche à des rêves comme ça!
J'ai donc vendu ce lieu dans lequel j'ai vécu avec mon homme parti dans une autre vie et qui a été le symbole d'un rêve professionnel. Le plus dur a été de décrocher la pancarte à l'entrée ; "maison du mûrier, relaxation, ateliers Bien-être". Luttant contre les éléments vent et pluie avec une pince pour couper les fils de fer épais qui le tenaient, seule....
Parce que bien sûr, je suis toujours seule aux moments importants de ma vie, c'est comme ça, c'est écrit!
Je regarde mon salon encombré et je me dis c'est bien, maintenant tout est là, dans un même lieu, je suis "regroupée". La table du salon de ma vie d'avant qui servait de table dans la salle d'attente est revenue dans mon salon d'ici et côtoie les meubles achetés récemment.
Le passé et le présent se mélangent enfin!
Je me demanderai plus tard ; qu'est ce que sera demain?

jeudi 13 septembre 2012

curieuse je suis

Une personne vient presque tous les jours sur ce site depuis Santiago?????
Je crève de curiosité....
J'ai un mail dans mon profil....

jeudi 6 septembre 2012

F


Francisco 15jours après sa naissance!





Moi je craque complètement!!!!!!!! En bon petit fils d'Hélianthine, il parle déjà et suce son pouce en cherchant à se faire des couettous, trop fort!

lundi 3 septembre 2012

Le courage de certains choix!


Aujourd'hui j'ai eu ma copine kiki au téléphone.
Celle qui  est sous contrôle en général et avec la nourriture en particulier (voir le billet du mercredi 27 juin 2012http://quadragenaireenlutte.blogspot.fr/2012/06/hier-je-suis-allee-lhopital.html). Deux mois qu'elle est à Lyon. Elle a eu une permission exceptionnelle pour faire la rentrée de sa fille en 6ème.
Elle me raconte la chronologie des contrats depuis son internement.
 J'essaie d'intégrer les informations assenées qui me percutent autant qu'une série de coups de poings:
Contrat A1: chambre d'isolement. Pas de courrier, pas de visite, pas de téléphone. Pas de douche ni wc dans la chambre. Il faut sonner pour aller aux toilettes. Les douches sont programmées trois jours par semaine à une heure précise. Petites rations alimentaires. Le temps s'écoule lentement. Elle a le temps de cogiter de se remettre en question. Le corps médical l'aide de différentes façons (psychothérapie, mandala, peinture, pate à sel, dessin, sophrologie....)
Contrat A2 :  Sortie de la chambre d'isolement. Ration alimentaire contrôlée par les infirmières, Courrier autorisé mais sous contrôle, tout ce qui arrive ou part par écrit est préalablement lu par un membre du corps médical avant d'arriver à son destinataire. Un coup de téléphone par semaine mais qui doit être passé d'une cabine téléphonique au rez de chaussée. Portable toujours confisqué.

Contrat A3 courrier autorisé sans contrôle, alimentation seule mais sous le regard des infirmières qui corrigent éventuellement. Une visite tous les 15j acceptée.
Contrat A4, récupération de son portable, sortie extérieure autorisée, visites autorisées. Alimentation plus autonome.
Elle me dit qu'elle en est au contrat A4. Par rapport aux petites jeunes qui sont là, elle a été vite, ils lui ont permis d'aller vite parce qu'elle a sa fille qui l'attend ici, seule et désemparée. Mais la sortie définitive n'aura certainement lieu que fin octobre ou novembre, elle ne sait pas. Elle croit que les derniers contrats auront une échéance plus longue que les premiers.

Elle dit que c'est bizarre de revenir dans le monde, le bruit, les gens. Elle se sent perdue.

Elle a choisi de s'en sortir. Elle a choisi de vivre. Je suis infiniment admirative de son choix. C'est une grande leçon de vie et de courage qu'elle me donne.
En soirée j'ai eu une autre personne au téléphone. Une personne qui va cycliquement mal depuis longtemps mais qui ne fait rien pour régler le problème une fois pour toute. Quelques arrêts de travail, des médicaments, la solitude choisie....Je me sens agressive avec cette personne-là. J'aimerai qu'elle ait le courage de Kiki. Je ne sers à rien ni à l'une ni à l'autre à part être le témoin de leur action ou non-action, de la vie qu'ils se choisissent de vivre.
 Je réfléchis souvent à ce dilemme de choix de vie, régulièrement posé.....

dimanche 2 septembre 2012

Noces d'argent

Ce week end j'étais invitée aux 25 ans de mariage de ma meilleure amie qui se trouve avoir aussi été accessoirement mon ex belle sœur. Ce détail a de l'importance. Parce que du coup à cet anniversaire se trouve aussi invitée toute mon ex belle famille, ex beaux parents, ex beaux frères et belles soeurs bref une foule d'ex témoignant d'une ex-vie....
Conséquences psychologiques inévitables et mon inconscient le sait.
La fête débute à 18h à 3h30 de route de chez moi.
9h je prends mes deux mugs de café, règle indérogeable au commencement de toute bonne journée qui se respecte.
12h déjeuner
12h30 "maman pourquoi tu fais la vaisselle avec le visage tout vert?"
"Je me fait un masque avec la peau de l'avocat qu'on vient de manger"
12h45 Nettoyage de peau, maquillage, appel à accélérer le rythme aux deux loustics qui traînent
"Dans 1h on est dans la voiture et on démarre les enfants!" Pas de réponse.
13h Lavabo bouché, saperlipopette, jurons, énervement, transpiration
13h10 lavabo débouché (oui j'avoue que je deviens une pro dans ce domaine!), changement vestimentaire.
13h30 chargement de la voiture, recherche des chargeurs de portables, lunettes de presbyte et autres petites choses necessaires....
13h45 Répétitions des consignes par téléphone au fils qui doit venir s'occuper des animaux (étape complètement superflue puisque ce fils se fiche de mes animaux comme du dernier score de foot entre trifouilla les oies et picnouc les ploucs!) mais bon ça me rassure.
14h MIRACLE tout le monde est dans la voiture!
14h30 alors que je suis sur l'autoroute depuis un moment je m'exclame : "merde! J'ai oublié de vérifier si la clé de secours est bien dans sa cachette!"
Le fiston présent rétorque qu'il n'en a aucune idée. J'imagine mon téléphone sonner le soir même avec le fils venu exprès de 60 bornes de là pour nourrir les animaux et se retrouvant sans les clés pour rentrer, mes oreilles en frémissent d'avance!
 14h31 demi-tour
15h oui, les clés sont bien à leur place.
15h01 on repart.
18h j'allume autoroute info: trafic fluide sur l'autoroute empruntée, musique cool
18h05 bouchon démoniaque malgré la voix convaicue du commentateur qui s'obstine à dire que tout roule parfaitement bien sur cette autoroute-là!
18h10 toujours au même endroit!
19h mon amie m'appelle, je tends le téléphone au fils à mes côtés et je crie les questions et les réflexions afin qu'elle m'entende.
Du coup je passerai auprès de tous les invités pour une grande hystérique puisque mon amie a du écarter le téléphone de ses oreilles afin de garder son audition intacte ce qui a permis à l'assemblée déjà là d'entendre mes cris!
19h30 nous arrivons, les gens ont quelques coupes de champagne d'avance. Mes ex beaux parents s'avancent sourire aux lèvres. Je pue la transpiration. Je me demande si mes "trucs de fille" ne sont pas en train de débarquer sans crier gare, au secours pensais je en moi même !
"Hélianthine cela faisait longtemps!"
"Oui une douzaine d'années je crois!"
'Tiens tu as du vert dans le cou...."
"Euh, je vais aller me changer et voir tout ça, je reviens vite...."
20h je reviens, le sourire bouddhique aux lèvres suite à un entrainement intensif devant le miroir du gîte.
 Plus de champagne ouvert.
Mon amie dit qu'elle m'attendait pour le discours d'ouverture. Je la supplie de me permettre d'avaler une coupe ( voire deux) de champagne avant le lancement des festivités. Son mec prend pitié de moi.
Ensuite c'est bien. J'évite de me retrouver en présence rapprochée de plus de deux membres estampillés "ex" et tout baigne. Mais néanmoins je réalise que si nous fêtons une sorte de record avec ces noces d'argent, de mon côté je me suis plutôt spécialisée dans le record dans l'autre sens, le record du mariage le plus court, de la vie la plus merdique et du coup je me sens décalée, comme une sorte de vénusienne verte au milieu de terriens bien roses...
Du coup j'abuse un peu du champagne.
Alors forcément j'accentue un peu trop  le penchant "tout va bien pour moi, ma vie est géniale, je suis heureuse",
alors forcément je sens que les gens me trouvent de plus en plus vénusienne!

Du coup j'ai regagné mon vaisseau spatial assez tôt....

vendredi 31 août 2012

Ca fait du bien de rentrer chez soi.
Bon, bien sûr il faut faire abstraction du pot de 10l de lasure chêne foncé qui s'est renversé dans le garage (mais m'man c'est de ta faute aussi,  le pot n'était pas correctement fermé) (mais COMMENT peut on RENVERSER un pot de 10 litres?????), la vaisselle pas faite, un frigo tellement vide qu'heureusement il nous restait du pique nique de la route,  quelques bouteilles de vin disparues bien qu' après enquête leurs cadavres aient été retrouvés et  les coupables mis au pied du mur ont avoué (heureusement que ce ne sont pas les meilleurs crus qui ont été assassinés car je n'aurai plus répondu de rien!),  et surtout, surtout sacrilège suprême déclencheur de pétage de plomb maternel voire d'une crise d'hystérie caractérisée : mon sacro-saint lit défait !!!!!! (aucun respect ces gosses, mais qu'est ce que j'ai fait au bon Dieu, comme aurait dit ma grand mère, pour hériter de fils aussi peu respectueux de MES affaires!)
 A part ça et avec une nuit et une journée par dessus ces quelques contrariétés, c'est plutôt cool d'être de nouveau chez soi. Le chien, les chattes et les cochons d'inde, et les poules sont toujours vivants, ce qui n'était forcément gagné finalement....
J'ai retrouvé mon lit king size super confortable pour mon petit dos meurtri et surtout VIDE, enfin à part moi qui du coup prend mes aises, genre étendue en travers, bras en croix!
Heureuse de tactiler ma cuisinière à induction qui me fait une cuisson rapide et efficace, sortir mon wok dans lequel on peut faire cuire plein de légumes sans une goutte d'huile et mon cher et adoré pèse personne!
COMMENT peut on vivre dans une maison même de vacances, surtout de vacances d'ailleurs ai-je envie de dire sans ce précieux ustensile de tous les jours???????
Oui, alors là je vous imagine en haleine, impatients que je vous parle de mon évolution kilogrammique après ce lâcher prise insulaire (voir billets précédents). Eh bien, je vous dirai RIEN, pas un mot, nada, une piste? Bon c'est bien parce que c'est vous. J'ai acheté des citrons, vous comprendrez ce que vous voudrez...(sourire)

jeudi 30 août 2012

Paroles de mamita gâteuse

Cet enfant est très beau. Il n'a pas la peau fripée des nouveau-nés, les grimaces habituelles des visages agressés par la lumière du monde extérieur. Non. Sa peau est tendue et semble douce, ses traits sont apaisés comme s'il connaissait déjà ce monde et qu'il l'appréciait. Il paraît très éveillé. Il semble déjà avoir tout compris de la vie. Son regard profond m'impressionne. Je me fais toute petite devant lui. Avec sa cinquantaine de centimètres il m'en impose tant, que moi la grande gueule, j'en deviens muette,
.... si, si je vous jure!
Je ne possède que 5 photos de ce bébé né au bout du monde. 5 trésors que je regarde religieusement régulièrement, en attendant que d'autres témoignages de cette vie là bas me parviennent. Je le berce en pensée dans mes bras, je niche sa douce frimousse au creux de mon cou et c'est pour cela que je souris parfois béatement toute seule....

L'île


Des paysages délavés aux couleurs pastelles, 
des teintes tout en douceur, diluées depuis des siècles, comme en attestent les ruines cisterciennes, des paysages crées là pour être peints en une timide aquarelle par des petites touches de pinceau à peine trempé dans la couleur.
Pour croquer le penché des arbres sur la dune, les coulées vertes et rouges des algues échouées, le joli voilier que viennent taquiner les mouettes au loin, les toits orangés clairs, dépassant à peine des tamaris, les maisons blanches cachées par des murets tout aussi blancs et de ci de là quelques touches plus vives, quelques volets verts ou mauves ou une rose trémière très haute, majestueuse, un peu courbée par le vent, quand ce n'est pas un bouquet de ces roses-là à l'entrée du portillon.
Le long des chemins, un peuplier sauvage étincelle de loin du dessous de ses petites feuilles/cœur argentées. Le timide saule blanc essaie de le concurrencer avec moins de panache. Le roux s'élève du sol d'un champs de fougère aigle, en face de carrés de vignes hautes bien vertes qui donnent un vin de cépage chardonnay vif mais peu fruité.
Partout, bordant les routes, des pistes cyclables qui traversent la dizaine de villages charmants de l'île, laissant aux pédaleurs l'occasion de se délecter des noms des ruelles étroites, labyrinthiques:
 rue de la croix des beaucorps, rue des beaucoups, impasse des trois marches en pierres, venelle en touche....
Une partie de l'île se décline en marais salants. Du blanc, que de blanc! Le ciel, les petits tas de sel, en cône bien alignés, les aigrettes, et même l'intérieur des brouettes! Seule la salicorne ose poser un peu de rouge en cette saison en arrière fond de la très attendue croûte "fleur de sel" des marais exposés aux vents et au soleil.
Et puis il y a la mer. Qui n'en finit pas de nous en mettre plein les yeux. Qu'on ne se lasse pas de regarder partir, les narines frémissantes de humer tant de varech, Qu'on ne se lasse pas de regarder revenir à chaque fois différente.
Le grand peintre créateur de cette mer-là a posé sur sa palette des éclaboussures de jaune, de vert jaune, différents bleus allant du turquoise au bleu cosmique puis avec des touches minuscules de rouge il a fait naître par endroit du mauve et du violet, ensuite il a plu sur la palette et les couleurs se sont mêlées par bandes horizontales avec quelques postillons blancs par dessus et le résultat c'est l'atlantique vu de l'île de ré.

De la beauté à l'état pur!

Hélianthine en vacances


Pour ce billet, à mon retour de vacances, je m'amuse à imaginer les propos de la fille de mon copain:
La copine de mon père

La copine de mon père a la peau du visage toute chamallow mais ne tarit pas d'éloges sur les vertus des différentes pelures d'aliments et impossible de manger du melon, du concombre ou de l'avocat sans s'en coltiner une tartine sur la tronche, parce que cela donne un teint tellement "lumiiiinneeeuuux."
La copine de mon père vient d'être grand mère alors elle a mis la petite trogne de petit fils sur chacun de ses écrans de veille, ordinateur et téléphone, même que parfois elle reste plantée là, un sourire béat aux lèvres devant son écran d'ordi pendant qu'on s'agite à côté. Paraît qu'elle s'est même cassée la figure de sa chaise un jour dans sa précipitation à répondre au besoin compulsif d'embrasser son écran de veille!
Elle nous élabore le programme de la journée au réveil avec un enthousiasme qui mériterait une médaille olympique et le pire c'est qu'on s'y tient!
Elle a sorti un cinquième maillot de bain aujourd'hui! J'hallucine! Un festival de formes et de couleurs, malgré ses seins qui tombent et son ventre flasque, elle ne semble absolument pas complexée, mais COMMENT FAIT ELLE?????
Elle dit : "chouette, allons y en vélo!" et elle se traîne, 1 km en arrière, les yeux dans le ciel, à la recherche du propriétaire du gazouillis du moment. Quand on l'attend, elle arrive un sourire extatique sur son visage et elle lance: " Vous sentez comme ça sent Bon????" Et gare à nous si on oublie de répondre ou si on ne montre pas un emballement suffisant...
La copine de mon père est une personne "sonore", qui sort des sons hallucinants à chaque bâillement (parce que cela permet de "lâcher prise" et que c'est trop bon!), qui n'éternue que par série de 5 voire 10 atchoums champions du monde de la crise cardiaque, qui ne sait pas ce que rire discrètement peut signifier!
Elle nous fait ramener des sacs de galets plats blancs pour les décorer avec la méthode des "serviettes collées" ou de la peinture parce que ce sera troooopppp beau pour Noël, Pâques ou la Trinité.
Elle s'empiffre, le sourire aux lèvres, puis elle dit "demain je fais un jeûne citron" mais le lendemain elle nous emmène déguster des glaces caramel/fleur de sel parce qu'elles sont trooooopppp booonnnes!
Mais elle cuisine pas mal. Des idées originales de recettes qui s'avèrent parfois délicieuses. Le crumbble de figues caramélisées par exemple fut une excellente idée (même si d'un point de vue purement calorique ce fut la pire idée du siècle!)
Puis mon père a l'air d'être mieux quand elle s'agite autour de lui, même si je trouve qu'elle en fait des tonnes avec son regard de biche et ses mains qui lui tripotent le dos, dès qu'il est en position horizontale...

samedi 18 août 2012

YOUPI!!!!

A 6h du matin, mon portable a sonné. J'ai tendu la main pour l'attraper le coeur battant.
"Maman?"
"Guillaume!"
"Ca va?"
"Mais on s'en fout si ça va ici, aloooorrrsss??????"
Je l'entends sourire dans le téléphone, je perçois l'émotion dans sa voix lorsqu'il me dit:
"Il est là, tout va bien!"
Ces quelques mots balaient toutes les inquiétudes de l'attente.
Ensuite les détails, 3kg600, les yeux grands ouverts, il est né par césarienne et a déjà tété, il est beau, la maman va bien.
C'est un beau cadeau pour le jour de ma fête!
Il est né le 17 dans la nuit en Argentine mais en France, on était déjà le 18. En ce jour particulier, je bascule donc dans la génération des mamitas.
Je vais m'avaler une cuillère de vinaigre de pomme pour l'occasion et me faire un masque d'avocat.
Puis tout à l'heure, je m'autoriserai une ou deux coupes de champagne!

vendredi 17 août 2012

Aurore sur pubescent

Ma toute première toile à l'huile. Euh...Ma toute première toile en fait!

dimanche 12 août 2012

L'attente




Je devrai être bien placée pour ne pas prendre pour argent comptant une date donnée par un obstétricien accroché à un petit disque cartonné des cycles féminins. Pas un seul de mes 4 enfants n'est venu le fameux jour proclamé par ce putain de disque!
N'empêche que je n'y peux rien. Je suis en contact permanent avec mon blackberry allumé m'aspergeant allégrement le cerveau et le reste d'ondes invisibles qui seront peut-être responsables du cancer généralisé qui m'emportera vers d'autres mondes, ceci  dans l'espoir d'entendre la voix de mon grand me dire qu'il est papa et que tout s'est bien passé.
Je me sens dans une fébrilité grandmaternelle.
J'en oublie de fumer.
Oui j'ai re re arrêté de fumer.
D'où le jeune citronné, le besoin de purification.
Mais ne nous égarons pas.
 Le sujet c'est :
le premier petit bonhomme représentant à lui tout seul une nouvelle génération de notre famille.
 Le futur aîné d'une ribambelle de cousins cousines. Celui qui va me rendre pour la première fois grand mère. Celui que j'aime déjà comme si je le connaissais depuis toujours. Ce messager des temps futurs a un prénom parfumé de maté et de flamenco : Francisco
11 477 kms et une paroi abdominale nous séparent mais le pouvoir d'imagination du cerveau est tel que ce petit fils me semble là, tout proche, la vie est décidément étonnante.

jeudi 9 août 2012

jeûne

Hier soir, comme tous les soirs avant de fermer les yeux, j'ai lu un passage de "l'art de la simplicité" de Dominique Loreau. Ce passage traitait du jeûne.
Oh bien sûr,  ce n'était pas une découverte car depuis longtemps des gens bien attentionnés dans ce milieu qu'est le Bien-être m'avaient vanté les mérites de cette purification corporelle à laquelle beaucoup s'adonnent régulièrement.
En ce qui me concerne, ma seule expérience de jeûne date un peu. L'été 1984, nous sommes partis ma meilleure amie, son futur mari, son frère qui devint par la suite mon futur mari, un copain qui aurait bien voulu être le futur mari de mon amie et moi au fin fond des Cévennes, dans un délire communautaire nudiste ou un truc comme ça. Je ne sais pas si vous avez tout suivi mais en fait ce sont des détails sans importance. Non, le seul truc qu'il faut vraiment retenir c'est que nous n'avions pas un sou, j'allais dire en poche mais comme nous vivions nus, nous n'avions juste pas un sou, ni un radis. Pour être exacte, nous n'avions que quelques carottes que nous grignotions crues lorsque la faim nous tiraillait trop les tripes. Durant ces quelques jours de délire naturiste, j'ai connu le jeûne.
Mais il semblerait que ce ne fut pas une expérience transcendante car je n'ai pas eu envie de revivre volontairement cette sensation.
Puis depuis quelques temps force m'est de constater que je malmène mon organisme plus qu'à l'accoutumée. Je mange mal, le troue de rognures d'ongles, l'empoisonne d'alcool et de cigarettes. Le summum a été atteint mercredi midi par des cuisses de grenouilles persillées frites accompagnée de vin blanc que je ne suis pas encore sure d'avoir complétement digérées aujourd'hui. Alors, bref,  mardi j'ai écrabouillé mon paquet de clopes avec  mes hauts talons (je précise hauts parce que cela m'a donné plus de mal que si j'avais mis des plats, vous voyez, rapport à la rapidité d'écrasement du paquet), Oui, oui il en restait! 3!
Puis ce matin allez hop décision haut de gamme au réveil : je vais jeûner.
Je commence par ingurgiter un grand verre d'eau tiède citronnée et je passe 1h30 à me bichonner. Oui la purification a lieu aussi à l'extérieur. Suivant les conseils du livre cité plus haut, je commence par me brosser. Oui oui vous avez bien lu. Je me brosse le corps avec une brosse à cheveux. Je commence par les orteils, le dessus du pieds et je vous fais grâce du détail de chaque partie du corps brossée de bas en haut, car je pense que vous avez compris l'idée. Je vous invite à essayer. c'est GENIAL! des petits chatouillis gratouillis et une peau d'une douceur hallucinate ensuite!
Puis je trempe mes petits doigts dans une eau chaude aditionnée d'huile essentielle d'eau de rose et je m'enlève les cuticules puis je me masse amoureusement les mains à l'huile d'argan.
etc
etc
9h je prépare le repas pour ma fille et sa copine, mon fils, mes parents qui nous rejoignent pour le déjeuner. Je cuisine de l'entrée au dessert, en m'appliquant, sans jamais lécher une cuillère ou tremper un doigt dans quoi que ce soit, respect pense je en moi-même.
10h je me mets à peindre.
Oui je suis dans une phase de création c'est cyclique c'est maintenant.
12h mes parents arrivent. Je sers tout le monde puis je m'assois avec mon verre d'eau citronnée.
Je vous passe les réflexions diverses et variées que m'a valu cette petite originalité.
Je tiens bon. Je fais cuire les crèpes les unes après les autres pour les servir à mes hôtes en pensant "même pas faim"
14h je fais un brin de ménage.
Je me mets à avoir mal à la tête.
Une petite faiblesse normale, pense-je et je m'octroie une petite sieste.
Au réveil mon estomac essaie de sortir de ma bouche histoire de vérifier que rien ne s'avale à proximité.
15h, je craque. Un bol de riz et deux raisins, pardon!
En relisant le sujet traité dans "l'art de la simplicité" je vois qu'il vaut mieux commencer par un jeûne d'une demi-journée.
Ok voilà.
Je ferai la journée jeudi prochain;
N'empêche que je me sens super bien présentement!
Je vous laisse pour aller me reprendre un jus de citron!

dimanche 22 juillet 2012

Bon anniversaire

Il y a 23 ans naissait un bébé blond aux beaux yeux bleus grands ouverts sur le monde. Né aux Etats Unis, ce fils-là a une double nationalité. C'était un bon départ dans cette vie qu'il voulait croquer à fond tout de suite. Dormir? Mais vous n'y pensez pas! Il y a tant à voir, tant à observer, à apprendre!
Cet insatiable est toujours insomniaque aujourd'hui!
Cette faculté lui a permis de mémoriser d'énormes polycopiés de médecine la nuit, ce qui représente un certain avantage sur les autres étudiants qui avaient besoin de dormir!
Je suis fière de lui. Mon fils. Il est beau, il a la classe, il sait écouter, faire preuve d'empathie, de tolérance. Les gens l'aiment instantanément. Sans qu'il joue le rôle du séducteur, c'est une séduction naturelle chez lui. Une grande force dans la vie!

Les enfants lui sourient dans la rue, les grands magasins.
Il sait prendre sur lui. Lorsqu'il souffre, il le montre le moins possible. Il me ressemble en cela, mon fils...
C'est lui que j'appelle au secours. C'est mon premier réflexe. A la mort de Marti c'est lui que je voulais tout de suite à mes côtés. C'est ma béquille, mon soutien. Lorsqu'il est près de moi je me sens instantanément mieux. C'est le fils qui me dit ; "je t'aime" le plus naturellement du monde, avec ce sourire qui me rend toute marshmallow. C'est celui avec qui je ne peux pas me fâcher. Parce qu'il déteste les conflits et sait les désamorcer aussi vite qu'ils apparaissent.
Parce qu'il sait me prendre dans ses bras, sans rien dire, parce qu'il sait pleurer quand la vie est trop triste.
C'est un mental d'acier. Qui a réussi son année avec Brio malgré son accident, qui a tout récupéré de sa motricité au point de refaire de la gym! Le chirurgien lui a dit qu'il était époustouflé de le voir comme ça car il était persuadé qu'il lui resterait des séquelles. Mais ce fils a une volonté inégalable!

Je l'aime du fond de mes tripes.
Bon anniversaire mon fils!
Que la vie te soit douce!


samedi 14 juillet 2012

Petit message de vacances

Je n'ai pas le temps d'écrire, pardon
la vie me tient, la vie me prend et c'est bon
Je vois mes amis, en vacances comme moi,
retrouvailles, on se raconte, séquences émotion
Le temps est merdique mais on s'en fout, le soleil est dans nos coeurs.
Je découvre d'autres amis potentiels parce que la vie toujours en pose délicatement sur nos chemins....

Le fiston est sorti de ce grand hôpital parisien pour rejoindre son père pour un mois. J'attendrai son retour à mes côtés pour fêter dignement sa mention très bien avec félicitations du jury et ses 20 en math, 19 en physique, 19 en svt 17 en eps et 16 en philo pour son bas S
Il aura besoin de temps pour s"habituer tout à fait à son nouveau visage qui comme tout le monde présente encore quelques défauts....

Je vous souhaite plein de bons moments de partage!

vendredi 6 juillet 2012

Un grand hôpital parisien en 2012


C'est la crise!
A l'hôpital aussi...
Le fiston avait oublié sa serviette le premier jour, jour de la douche à la Bétadine. On va vous en apporter me dit l'infirmière. Elle revient 5 min après avec un petit paquet de serviettes en papier dont mon fils a bien du s'accomoder...
Aux Wc, le papier toilette a été acheté au bureau de tabac. C'est du papier à rouler les cigarettes avec la bande collante en moins. J'ai ramené un rouleau de vrai pq ce matin.
Aujourd'hui, je demande de la glace pour faire désenfler mon hamster de fils , on me répond qu'il n'y a pas de poche à glace dans le service et ils m'en bricolent une avec une poche de perfusion remplie de glaçons....
Puis on me dit qu'il ne doit pas ouvrir les dents et on lui sert un plateau repas avec une cuillère. Je vais demander une paille mais on me répond que : oui, il faut qu'il mange avec une paille mais que l'hôpital ne les fournit pas! Devant mon visage tournant au rouge vif, une infirmière propose d'en fabriquer quelques unes avec des tuyaux de perfusion de formats différents....
Le personnel a une vraie formation en bricolages en tout genre! En cas de compression de personnel, ils ne devraient pas avoir de mal à se recycler!
Le médecin interne qui vient suivre les suites opératoires s'exprime en français tellement approximatif (d'origine sans doute indoue) qu'il finit par opter pour l'anglais. Super! Cela nous permet de réviser nos langues!
Moi ce petit séjour à l'hôpital me permet de travailler ma zénitude, domaine où il me reste une grande marge de progression.
Sinon, le fiston va bien. Il ne souffre pas. Il mange, liquide certes, mais il mange. Son moral est bon. Il dit qu'il ressemble enfin à l'image de lui qu'il avait dans sa tête et en ce qui me concerne, j'ai intégré en un instant son nouveau visage sans aucune difficulté. Pour ceux qui me lisent sans connaître le fiston je dois vous expliquer qu'aucune de ses dents du haut ne touchait celles du bas à cause d'un décalage très important de sa mâchoire inférieure vers l'avant (prognathisme de plusieurs cms). Le risque était un déchaussement des dents devenues pour le coup inutiles....C'est une opération thérapeutique et non esthétique dans le service de chirurgie reconstructrice avec le professeur chef de service, virtuose en chirurgie maxillo-faciale dans l'hôpital spécialisé dans les greffes de visage.
Le fiston découvre donc l'hallucinante sensation de serrer les dents du haut contre celles du bas et prend son pied dans ce beau mariage dentaire prometteur!
Puis il prend son portable, se photographie, zoom et remarque qu'il a la gueule de travers....Vers la droite. On en parle au chirurgien collègue, au medecin du service à l'interne. Tous répondent Mais noooonnnn, c'est normal, c'est à cause de l'enflure d'un côté et cela se remettra en place après, pas d'inquiétude. Sauf que lorsque le grand ponte arrive, il regarde et dit cela s'est décalé il faut ré opérer!
Et rebelote. Sauf que là, je ne le sens pas du tout!  Deuxième anesthésie générale, confiance émoussée, impossible de ne pas imaginer une gueule encore plus de travers dans ce travail de visserie minutieux. J'ai envie de casser les dents du chirurgien!
Alors je me défoule un peu sur une petite pétasse blonde d'infirmière parce que malheureusement, elles sont en première ligne, de vraies punching ball entre les médecins et les patients et leurs familles (les pauvres!). 
"Je veux m'entretenir avec l'anésthésiste qui va endormir mon fils"
"Ils sont au bloc, cela m'étonnerait qu'ils se déplacent"
"Moi, ça m'étonnerait que mon fils parte au bloc si je ne vois pas un anésthésiste!"
"c'est vous qui voyez pour votre fils", me lance t elle, des éclairs dans les yeux
"En effet, c'est MOI qui vois " lui répondis-je quelques couteaux propulsés de mes yeux vert, vipère.
Elle part.
J'entends que cela discute ferme dans le couloir. Ils n'ont jamais vu une emmerdeuse pareille!
Quelques minutes après, on me passe l'anésthésiste au téléphone qui m'explique bien le non-risque et me passe le chirurgien collègue du grand professeur qui m'explique qu'une vis mal fixée, rippée a lâché sous l'effet des vomissements et que ce n'est qu'une question de réglage de plaques, soit, j'accepte de laisser partir le fiston pré-médiqué et perfuser en me maudissant de ne pas avoir été fichue de lui fabriquer une machoire normale!
Il revient 4h après, frais comme un gardon, à croire qu'il était allé passer des radios.
J'appelle l'orthodontiste, lui raconte les détails. On se quitte avec un 
"Bon, madame S rappelez moi samedi après la troisième opération!"
Il ne croit pas si bien dire puisque le fils m'envoie un message ce matin en écrivant qu'il trouve son mandibule un peu oblique!
Je craaaaque!

lundi 2 juillet 2012

Petits mots écrits d'une chambre d'hôpital parisien

Ce n'est pas un hôpital c'est une zone géographique en trois dimensions. Une dimension horizontale qui détermine les "départements" (si, si c'est le terme employé) et une verticale qui détermine les services en fonction des couleurs "zone jaune" ou "bleue". Par exemple si vous montez au 5ème étage avec un ascenseur bleu, vous arriverez au service de chirurgie intestinale alors que si vous empruntez l'ascenseur jaune pour atteindre le 5ème, vous tomberez sur le service de chirurgie plastique reconstructrice, les deux cinquièmes étages ne communiquant pas, vous êtes obligés d'attendre 20 min l'ascenseur qui vous redescendra au rez de chaussée bas en passant par rez de chaussée haut, les deux rez de chaussée étant coupés, pour une raison aussi inconnue qu'étrange, par deux entresols: entresol 1, entresol 2. Oui, ici le simple rez de chaussée n'existe pas, l'architecte concepteur avait abusé de substances illicites certainement, possédait une personnalité sans doute complexe !
Église, temple, restaurant, magasins, salle d'exposition artistique, salles de gymnastique, tout y est! Une sorte de club med finalement. La dame qui nous montre la chambre me dit : '
"vous allez profiter d'être à Paris pour faire les soldes?" Ce à quoi je la regarde étonnée: 
"les soldes ! alors que vous offrez des supers vacances ici? Non, j'ai emporté des livres, mon ordi. Je vais me poser dans cette belle chambre claire et spacieuse et méditer au département jaune de chirurgie plastique."
Regard étrange que me lance cette belle blonde....
Sinon à part la découverte de cette belle région qu'est l'hôpital au nom d'un délicieux fromage, je retrouve un Paris vide de voitures. Soit les gens sont déjà partis en vacances, soit les efforts démoniaques entrepris par les politiques pour bouter les autos hors de la capitale ont abouti. Les bornes de "prêts" exhibent maintenant de belles voitures électriques empruntables à côté des vélibs et les parisiens moins fortunés ont des jambes de sportif de triathlon. Du coup, je n'ai pas peur de conduire sur les boulevards désertés. Hier soir, soir de finale européenne de foot, les cafés s'ornaient de drapeaux espagnols et les klaxons allaient bon train sur le boulevard, Ah paris!
 Deux familles chinoises se sont installées dans l'immeuble. Niveau parfums, La cage d'escalier est un mélange de brik au miel, de nems au riz cantonnais et de tourte aux légumes bios. Ma nièce qui m'accueille propose un dîner sushi, super!
Comme tous les soirs les gens ne dînent pas avant 22h,  Ah Paris!
Ce matin j'ai découvert que la serrure avait du être forcée puisque je ne pouvais plus fermer ma voiture à clé. Après 20 minutes de bidouillage au tournevis, j'ai réussi à remettre ma serrure en place et verrouiller de nouveau ma modus. Les supermarchés ouvrent à 9h,  les talons se coincent entre les pavés, mais où sont passés les chiens ? Ah Paris!
Un homme a foncé tête en avant au milieu des piétons en criant que cela ne pouvait plus durer, un enfant d'un an a piqué une crise de nerfs hystérique parce que sa mère lui avait enlevé le téléphone, (que dis je! l'ordinateur/téléphone portable) qu'il tenait dans la main pour répondre à un appel, il n'y avait pas de lait chez Paul, ce qui m'a privée de mon rituel de double crème, une panne de courant du secteur m'a permis de renforcer mon muscle cardiaque en montant les six étages à pied. Ah Paris!
Et puis, il y a le métro! Le métro parisien. Un festival d'odeurs, une foire de costumes, des gens qui ne décollent pas leurs yeux d'un journal ou d'un téléphone, ou marchant, en s'asseyant en tirant sur la chevillette pour que s'ouvrent les portes, ceux qui observent à la dérobée dans cette magnifique non intimité du lieu!
Toute cette énorme énergie dépensée autour de moi par ces gens pressés, faméliques, stressés voire déjà "fous" m'a fatiguée! Ce soir, contre toute attente je risque de sombrer dans un sommeil profond!
La porte de la chambre s'ouvre.
"Vous êtes là? Votre fils est mineur mais nous n'acceptons pas que les parents dorment ici...."
"Ok, ok je pars...."