jeudi 30 août 2012

L'île


Des paysages délavés aux couleurs pastelles, 
des teintes tout en douceur, diluées depuis des siècles, comme en attestent les ruines cisterciennes, des paysages crées là pour être peints en une timide aquarelle par des petites touches de pinceau à peine trempé dans la couleur.
Pour croquer le penché des arbres sur la dune, les coulées vertes et rouges des algues échouées, le joli voilier que viennent taquiner les mouettes au loin, les toits orangés clairs, dépassant à peine des tamaris, les maisons blanches cachées par des murets tout aussi blancs et de ci de là quelques touches plus vives, quelques volets verts ou mauves ou une rose trémière très haute, majestueuse, un peu courbée par le vent, quand ce n'est pas un bouquet de ces roses-là à l'entrée du portillon.
Le long des chemins, un peuplier sauvage étincelle de loin du dessous de ses petites feuilles/cœur argentées. Le timide saule blanc essaie de le concurrencer avec moins de panache. Le roux s'élève du sol d'un champs de fougère aigle, en face de carrés de vignes hautes bien vertes qui donnent un vin de cépage chardonnay vif mais peu fruité.
Partout, bordant les routes, des pistes cyclables qui traversent la dizaine de villages charmants de l'île, laissant aux pédaleurs l'occasion de se délecter des noms des ruelles étroites, labyrinthiques:
 rue de la croix des beaucorps, rue des beaucoups, impasse des trois marches en pierres, venelle en touche....
Une partie de l'île se décline en marais salants. Du blanc, que de blanc! Le ciel, les petits tas de sel, en cône bien alignés, les aigrettes, et même l'intérieur des brouettes! Seule la salicorne ose poser un peu de rouge en cette saison en arrière fond de la très attendue croûte "fleur de sel" des marais exposés aux vents et au soleil.
Et puis il y a la mer. Qui n'en finit pas de nous en mettre plein les yeux. Qu'on ne se lasse pas de regarder partir, les narines frémissantes de humer tant de varech, Qu'on ne se lasse pas de regarder revenir à chaque fois différente.
Le grand peintre créateur de cette mer-là a posé sur sa palette des éclaboussures de jaune, de vert jaune, différents bleus allant du turquoise au bleu cosmique puis avec des touches minuscules de rouge il a fait naître par endroit du mauve et du violet, ensuite il a plu sur la palette et les couleurs se sont mêlées par bandes horizontales avec quelques postillons blancs par dessus et le résultat c'est l'atlantique vu de l'île de ré.

De la beauté à l'état pur!

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