mercredi 28 septembre 2011

L'épreuve de la cohabitation

Dans les épreuves, la famille est un mot qui prend tout son sens.
Bertrand (bon, il ne s'appelle pas comme ça mais je ne vais pas donner son vrai nom, ok) par exemple doit surement aller beaucoup dans la sienne (qui est géographiquement assez proche) puisqu'il rapporte régulièrement des tupperwares de petits plats cuisinés pour lui. Ce que je ne peux pas vraiment faire compte tenu des 500kms qui me sépare de la mienne (puis de toutes façons maman n'aime pas trop cuisiner!).

Oui, nous mangeons séparément, chacun son frigo, chacun son étagère alimentaire, voire chacun sa table (heureusement que la maison est suffisamment grande pour cela). Monsieur s'est même racheté une cafetière électrique, un lave linge et surtout des couverts parce que j'avais beau en avoir trois tiroirs de couteaux, fourchettes et cuillères, vous comprenez que le simple fait qu'ils soient à moi les rendaient inutilisables à Bertrand. On ne partage que les poêles, casseroles et l'évier.

La cohabitation est donc étrange. Il rentre le soir, passe à côté de nous en chantonnant ou sifflant (cette bonne humeur affichée nous fait sourire, c'est déjà ça) ou tout simplement muet, le matin idem, sans aucun bonjour il prépare son petit déjeuner. J'ai bien essayé de dire qu'échanger deux trois politesses ne serait pas contraire à la gestion de notre séparation mais je me suis fait traiter de donneuse de leçons....

Alors moi non plus, je ne lui dis plus bonjour, ni au revoir,
ni merde d'ailleurs, bien que l'envie me démange....

Rapprochement familial. Je réalise qu'on ne peut même pas dire que nous étions une "famille recomposée". Si c'était le cas les relations entre mes enfants et lui ne seraient pas réduites à néant, n'est ce pas? On a rien recomposé du tout, ce n'était qu'une petite couche superficielle de je ne sais quoi....

Mes enfants sont encore plus proches entre eux qu'avant. On se serre les coudes. On garde ensemble la tête haute. J'écris tout cela parce que c'est une façon d'extérioriser ma culpabilité de leur avoir fait subir cet espoir de "recomposition" et de me sentir impuissante à les protéger aujourd'hui de cette ambiance destructrice. Je m'en veux même si cela ne sert pas à grand chose de l'écrire et de me le répéter en boucle dans ma tête.

Qu'enregistrent ils dans leur tête d'enfant et d'adolescents sur ce que sont les relations humaines, sur ce qu'on croit être de l'amour, sur quelles certitudes construiront ils leur histoire future?
J'ai participé à ce manque de confiance qui les habitera désormais et c'est la première fois de ma vie que je ne me trouve pas de raison de ne pas regretter le passé : la rencontre, le mariage, la vie en commun, tout ça ce serait à refaire eh bien....JE NE LE RE FERAI PAS!

Désolée de ne pas arriver à me montrer plus positive....

4 commentaires:

cousine a dit…

ils enregistrent seulement que la vie n'est pas simple, et c'est là toute sa richesse.. même si cela impose de se prendre des claques de temps en temps... mais c'est aussi grace à ce genre d'évènements que l'on se recentre sur l'essentiel, qui n'est pas toujours l'essentiel auquel on pensait... et de voir sur qui on peut compter...

Myel a dit…

C'est peut-être parce qu'ils enregistrent qu'on peut se tromper en croyant aimer et être aimé qu'ils vont arriver à construire leurs propres relations amoureuses et assumer leurs propres déceptions.

Françoise a dit…

Les enfants ne sont pas bêtes, ils sont capables de tout comprendre, il suffit de leur expliquer les choses avec sincérité et honnêteté, ce que tu dois faire j'en suis sûre, et je pense qu'il ne faut surtout pas que tu culpabilises par rapport à eux...

helianthine a dit…

Merci à toutes les trois, coeurs de mères!