lundi 26 septembre 2011

ma première soirée en célibataire

Je suis arrivée en retard, volontairement bien sûr.


La stratégie basée sur l’idée qu’après deux ou trois verres, les gens me poseraient moins de questionS ….J’étais vêtue d’un pantalon épais à coupe large, couleur terre rappelant un style tibétain et d’un tee shirt échancré plutôt kaki avec un gilet argentin. En guise de sac à main je portais juste une petite pochette cuir coloré à majorité d’ocres à fermeture éclair et bandoulière tressée. Je me sentais bien dans cette tenue non apprêtée confortable au style terrien et ouvert sur le monde, heureuse de ne pas me sentir obligée d’enfiler un truc sexy pour mon mec ou dans un objectif de plaire.

Je savais qu’il y aurait de tout, point de vue vestimentaire compte tenu de l’hétérogénéité des invités. En arrivant je ne fus pas détrompée. Cela passait du short sandale au pantalon à coupe chemise pour les gars et robes légères, jean ou toiles moulants pour la gente féminine. A mon soulagement, mon style personnel ne se retrouvait pas dans les tenues de cette soirée. Nos hôtes, Fanny et Jérémy, qui fêtaient leur cinq années de mariage après vingt ans de vie commune resplendissaient de bonheur, comme d’habitude. Un très beau couple, physiquement, mentalement et par l’aura positive qu’ils dégageaient. C’était toujours un grand plaisir de venir chez eux !

J’ai embrassé les différents convives (tous en couple !) en veillant à garder affiché mon sourire sur les lèvres et un enthousiasme sans faille pour dire que tout allait parfaitement bien dans le meilleur des mondes pour moi en ce moment. J’ai continué mon tour de bisous avant qu’ils n’aient le temps de s’étonner de l’absence de Bertrand.


J’ai constaté d’un rapide coup d’œil vers les tables que nous étions placés, ce qui m’évitait de me demander pendant encore une heure ou deux qui il serait le plus judicieux de choisir comme voisins !

Alors que nous nous apprêtions à passer un table un couple de connaissance est passé près de moi et a fait la réflexion fatidique … « Je n’ai pas encore vu Bertrand, il est là ? »

« Non, vous ne le verrez pas ce soir ni d’autres soirs d’ailleurs puisque je le quitte » « Merde » s’est elle exclamée, l’air catastrophée, sans que je sache si cela était par compassion pour moi ou par peur d’une célibataire à la même soirée que son mari. De toute façon je pense que tout le monde ici savait ce qu’il en était de ma situation et qu’ils jouaient le jeu de ceux qui ne se doutaient de rien à la perfection.

Nous nous sommes tous assis sagement à nos places. Je me retrouvais en bout de table. Sentant le regard d’une convive que je ne connaissais pas placée non loin de moi, je répondis à ce que je pensais être sa question muette par un « Ils m’ont placée là parce que je suis la plus vieille », ce à quoi tac au tac cette délicieuse jeunette blonde m’a répondu avec un sourire sadique:
« non c’est parce que t’es seule et qu’ils ne savaient pas où te foutre ! »

Charmante cette jeune personne !

Mais elle avait raison la blonde. Au bout, tout au bout de la longue longue table se trouvait Caroline l’éternelle célibataire du groupe, plus toute jeunette non plus alors que chaque couple se faisait face de chaque côté de la table.

Je décidais d’assumer !

La vieille célibataire que j’étais allait leur montrer qu’elle avait encore du jus dans les veines. Le buffet froid tardait à se mettre en place. Il faut dire que nos hôtes découvraient leurs cadeaux, une smartbox relais et château de 3 jours, 2 nuits et des soins du corps pour le couple en amoureux dans un institut réputé sur Chalon. Heureux comme tout, ils avaient décidé d’embrasser chacun de leur invité à tour de rôle. Une fois bisés, les fumeurs s’étaient relevés pour sortir s’enfourner leur petite dose régulière de goudrons et de nicotine et l’animateur attitré de la soirée en a profité pour remettre des slows de derrière les fagots.

Mon voisin de gauche s’était levé pour chanter à tue-tête les paroles de l’été indien au milieu de la salle et sa femme ma voisine de droite, déjà complètement ivre, palpait les morceaux de pain placés dans un grand sac en papier en clamant qu’elle aimait rien tant que « tâter les boules » avant d’en distribuer une dans chacune des assiettes. Mue par une inspiration soudaine, je me suis levée, ai foncé sur ma copine Patricia qui avait l’air de s’ennuyer ferme et je l’ai invitée à danser ce vieux slow des familles. Sur la piste je l’enlaçais collée en lui mettant une main aux fesses, après lui avoir demandé préalablement si cela ne la dérangeait pas. Les photographes ont immortalisé la scène, le mec de mon amie n’a pas crié au scandale et la petite blondasse ne m’a plus fait de réflexion jusqu’à la fin de la soirée, c'était toujours ça de gagné!

J'ai papoté avec les uns et les autres, sensation d'être vivante, impression d'être "normale". J'ai dansé, expression de mon corps débordant d'énergie à moins que cela ne soit autre chose. Un homme marié m'a invité à danser un rock, moment qui m'a replongée vingt ans en arrière du temps ou on dansait le rock systématiquement en couple dans les soirée et c'était bien!


J'ai bu mais pas trop. Juste ce qui faut pour être "dans le coup"

Soirée délicieuse et qui m’a permis de mettre tout le monde officiellement au parfum de ma nouvelle situation familiale et d'oublier momentanément le quotidien difficile du moment, mes amis merci!

2 commentaires:

Myel a dit…

Rien à dire, sauf que j'apprécie de te voir tenir la dragée haute à la fausse empathie et aux jeunettes qui ne savent sans doute rien de leur devenir amoureux.
Bisous de te savoir toujours ma lutteuse préférée.

helianthine a dit…

Bon, je pense que certains ont quand même vraiment de l'empathie...Merci de la tienne en tout cas.
Mais c'est vrai que ce n'est pas cette situation qui me mettra à terre. Enfin, pas encore....