lundi 6 avril 2009

A Myel

Je suis là Myel, bien la....sse.
Je vais mal.
Lorsque je vais mal, je submerge mon corps d'actions, j'empile jusqu'à rabord ma tête que je nomme aussi commode encéphalique de projets pour bien blinder les tiroirs, même que tellement qu'ils sont blindés qu'ils ne s'ouvrent plus.
Si encore j'étais capable d'inventer des projets sérieux, constructeurs, qui aient un sens sur le long terme.... Mais NON! Ce sont des projets débiles, qui vont dans tous les sens.
Les enfants crient aux abris! Et ils y vont!
Je visite des camping car pour partir à l'autre bout du monde, j'entreprends de planter des radis et des tomates en desherbant des centaines de m² ce qui est en totale contradiction avec le projet précédent....
Certaines actions serviront. J'ai rangé le sous-sol, donné des cartons d'habits à Emmaus, jeté des kilos de vieilleries qui m'enfermaient dans un passé devenu douloureux. J'ai trié les vis, rangé les tournevis, appris à quoi servait chaque engin étrange qui se trouvait dans le garage dans lequel je ne rentrais pas un orteil du temps qu'un homme l'investissait. J'arrive même de temps en temps à dire "mon garage" au lieu de c'est dans le garage de Marti.
Je ne m'aime pas.
Je suis triste.
J'oublie de manger.
Je n'oublie pas de boire.
J'envoie chier les amies.
Qui persévèrent. Noèse a raison : il semblerait que je SOIS chanceuse en amitié.
J'ai pourtant si peu à donner en ce moment....Mon pouvoir empathique s'est enfui.
Clara va mal.
La mémoire du corps.
Elle n'a pas la date en tête mais son corps reconnait l'odeur du printemps. Avec elle la douleur de la mort.
Elle parle de son papa de façon obsessionnelle.
Je range le garage.
J'essaie des camping car.
J'ai peur.
Peur de ce que je lis dans hier.
Peur dans ce que je pourrai lire dans demain.
J'ai quitté celui qui m'aimait.
Je ne veux pas être aimée.
Où peut-être aimée par un fantôme
que je cherche en permanence dans les hommes qui m'approchent.
il ne faut plus m'approcher.
Je me rends inaccessible.
Plus personne ne pourra m'atteindre.
Dans les rêves où je m'enterre.
Je ne voulais plus écrire sur ce blog.
Mais Myel me relance.
Myel.
Une amie de blog.
Oui je considère que le qualificatif d'amie n'est pas usurpé. Nous commençons à bien nous connaître toutes les deux.
Sans elle, je n'aurais pas écrit ce billet.
Merci Myel.

11 commentaires:

Myel a dit…

ça me rend triste, de te savoir abattue. J'ai envie de te demander à quelle sortie d'autoroute je sors : c'est moins lugubre de boire à deux. On boirait, on s'inventerait des amoureux improbables et dociles,mais sur qui on peut compter. On trierait et on finirait par acquérir un mas où ces messieurs seraient parfois bienvenus...pas tout le temps, parce qu'il faut bien qu'on vive aussi avec nos souvenirs. Ceux de nos disparus auxquels on tient !
Je t'embrasse

Annie a dit…

Je craignais que tu n'ailles pas bien...
Souvent je "sens" certaines choses...

S'il te plaît, crois en ton avenir.
S'il te plaît aime-toi.
S'il te plaît...

J'aimerais t'aider.

Reçois mon affection.

Serge a dit…

Hoooo la la, je ne suis pas une "amie " de la lutteuse, heureusement pour moi d'ailleurs, égoïstement je veux dire , hein, mais quelle chiante tu fais!
Non, j'exagère. Comme toujours, tu le sais. Et puis je n'ai pas le droit de juger. Surtout les morsures du passé.
Allez, Luluteuse, t'as pas trouvé, dans ton garage, un truc, tu sais quand on saute dessus..., on
rebondit !?

Kat Imini a dit…

Je passe par là, pas vraiment par hasard et je lis votre échange que je trouve très juste, très beau, très vrai. Je passerais bien vous dire bonjour dans ce mas... Merci en tous cas.

noèse cogite a dit…

Ce qui est triste avec les morts..c'est qu'ils ne meurent pas et tuent notre vie.
Courage Hélène.
Je n'ai pas vécu ce tourment horrible de perdre l'être aimé..on m'a jeté avant:)
Je te regarde nager en portant sur ton dos..ta douce fillette..Je suis très émue par ta force..contrairement à toi qui ne voit que ta faiblesse.
Relève toi Hélène.
On sent que le processus est enclenchée..la vie est devant toi..tu n'as pas le choix:)
Une petite tisane,,,,,,,,

helianthine a dit…

whaou! Quelle chance j'ai de vous avoir! Merci pour votre soutien.

A Myel : je lève mon verre à nous, la sortie c'est chalon nord.

A Annie : je sais que tu sais, c'est cela qui est bien entre nous...

A Wd, oui je suis chiante, je vais mieux fouiller dans mon garage, on sait jamais.

A Kat Imini : merci pour ton passage. Notre mas t'est ouvert.

A Noèse: une tisane? quelle bonne idée! Merci pour tes mots qui me touchent Noèse.

Anonyme a dit…

Chère Hélène, ton texte est un miroir pour moi, il m'est vraiment difficile de trouver des mots justes...sache simplement que je suis passée en espérant te laisser une onde bienfaisante.
Il faut être apaisée pour se laisser aimer, j'ai mis pour ma part 5 ans à l'accepter.
Je ne peux que te dire que je suis là...tout simplement.
Je t'embrasse.
Yaëlle

helianthine a dit…

Merci Yaëlle pour ton passage et témoignage.

laurence a dit…

pensée émue, très...
pensée tendre qui espère adoucir...
"Le vent t'emportera", un vent vif te mènera de nouveau, un vent frais et parfumé! Aie confiance en ta Misère, elle est aussi ta force et surtout ta beauté.
Lau

Myel a dit…

Tu es là ?

noèse cogite a dit…

La mort de ceux que l'on aime est si accaparante,,je n'aiperdu qu'un père comme ta fille et je crois que toute ma vie j'en ai souffert..Je comprend ta fille, Mais chez moi one ne parlat jamais de ce père. C'est surtout cela qui m' abouleversé..mëme à lâge adulte..taboo..
Je t'encourage à toujours en parler.. "tu as ses yeux"..'tu viens de faire quelque chose comme ton père"..cela donne dans la continuité.
Pour l'amour qui vit encore en toi...il te possède...trop.
Je te souhaites de bien manger et de boire un peu mois:)
La santé c'est le début.