lundi 31 octobre 2011

Parfois un trop plein déborde....

J'ai remarqué que parfois des évènements extérieurs marquent notre état intérieur.

Je m'explique:

Bertrand est parti. Je me réapproprie l'espace dans tous les sens du terme.
Mais l'accident de mon amie occupe mes pensées.

Et le pas de vis de la vis de serrage des canalisations d'eau après compteur (bien sûr parce qu'avant ce serait pris en charge par la SAUR alors trop facile, non, il faut que cela soit de mon côté...) devient fichu et une sorte de jet d'eau sort de cet "entre canalisation" et je regarde ma cuve se remplir impuissante et on est samedi et je me dis que finalement cela me fait du bien de voir toute cette eau couler mais en même temps cela m'inquiète parce que cela ne semble pas s'arrêter et on accepte les choses que si on sait qu'elles ne durent pas puis concrètement là toute cette eau je vais devoir la payer!

Alors dans un sursaut je cherche dans mes factures et ouf je vois qu'il existe un numéro d'urgence de la saur disponible 7j sur 7, 24h sur 24 alors je téléphone et je tombe sur un répondeur. Mais cela ne m'inquiète pas c'est quelqu'un de garde, je vais laisser un message avec tous mes numéros de téléphone et il va me rappeler, il doit être sur un autre dépanage. Aujourd'hui 21h57 je n'ai toujours pas eu de rappel de ce monsieur chargé des urgences alors ce mot ne doit pas avoir le même sens pour les uns que pour les autres.

Mais heureusement une sorte d'intuition m'a poussée à tout de même laisser un message téléphonique à mon plombier, un homme qui m'a dépannée tant de nombreuses fois, parfois gracieusement d'ailleurs que je me dis que lui il saura me dire quoi faire. Eh bien LUI il est venu dans le quart d'heure qui a suivi et il est descendu au fond de la cuve pleine d'eau avec ses bottes en cahoutchouc et il a fermé un robinet quelque part et on a écopé ensemble et il a limé le pas de vis pour remettre un joint et l'eau a arrêté de couler.(enfin si on ne tient pas compte du petit goutte à goutte)....

Cela vous semble bizarre mais je trouve un rapport entre mon envie de faire péter une canalisation intérieure, par un pas de vis trop usé par la vie et ce que je viens de décrire. Comme si ma maison souffrait d'une sorte d'empathie...

Je deviens folle?

Oui c'est bien possible....

Faudrait que je trouve une sorte de plombier de l'âme qui me répare mes pas de vis et me mettent de nouveaux joints....

Sur un thème approchant j'avais déjà écrit cela :http://quadragenaireenlutte.blogspot.com/2010/01/ras-bord.html

espace temps

Mon amie est dans un autre espace temps....
Où est elle?
Que ressent elle?
Comment l'atteindre dans cet inconnu?

Le coma dure.

Une incertitude difficile.
Ses jours ne sont plus en danger à priori, puisque j'entends état stable, état stabilisé, état stationnaire. Mais justement : trop stable trop stationnaire à notre goût. Notre amie on veut la voir ouvrir ses très beaux yeux bleus, on veut la voir sourire, s'activer. C'est trop dur de l'imaginer durablement immobile......
Et ses quatre enfants, comment pourront ils se construire avec une maman là ....Mais pas là ?...
Inaccessible.
Comment pourront ils grandir dans une attente indéfinie?

une méditation au yoga sera organisée pour elle lundi prochain. Nous pouvons unir nos pensées vers elle en espérant qu'elles atteignent cet autre espace temps!

mercredi 26 octobre 2011

Quand un fait divers devient un choc personnel

J'achète de temps en temps le journal local. En ce moment surtout puisque j'ai été interviewé par un correspondant pour mon activité d'accompagnement parental et que je suis dans l'attente de l'article.
Page 5 il y avait un petit encart "Accident: une femme gravement blessée". C'était entre un article sur un début d'incendie sur un bateau de plaisance et l'arrestation de quatre jeunes voleurs. Je n'ai même pas lu le détail de cet encart.
Mais ce soir une amie m'appelle pour me dire que cette femme gravement blessée du journal c'est notre copine. Du coup j'ai lu l'article et certains mots faisaient l'effet d'un electrochoc : désincarcération de la victime, transportée en ambulance médicalisée, inconsciente, au vu de la gravité de son état, pronostic vital engagé.....
Mon amie me parle de coma artificiel et d'hémorragie cérébrale.
Céline............
Je ne peux pas l'imaginer couchée, les yeux fermés. 41 ans, belle, de cette beauté naturelle et simple qui rayonne, quatre enfants, hyper active, généreuse, courageuse, les yeux pétillants de malice et un sourire permanent aux lèvres......
Je n'ai rien pu faire d'autre ce soir que de penser très fort à elle en lui envoyant plein d'ondes positives. Puis je l'ai imaginée à côté de moi. J'ai pensé à ce qu'elle me dirait si on avait appris que c'était arrivé à quelqu'un d'autre. Elle me dirait : "non mais ne t'inquiète pas H, cela va bien se passer, elle va s'en sortir, j'en suis sure".
Alors je vais aller me coucher avec cette pensée-là, ce qu'elle m'aurait dit.
Pourvu que ce soit vrai!

samedi 22 octobre 2011

divorce

Je suppose qu'autant de couples, autant de divorces possibles. On ne peut pas parler DU divorce mais de "son" divorce lié à son histoire de couple et la façon de le vivre propre à chaque personnalité. Dans ma tumultueuse vie, j'ai déjà connu un divorce, celui d'avec le père de mes aînés. Nous avions partagé treize années de vie commune, nous étions parents de trois fils et mon mari m'aimait encore lorsqu'après deux années de différents essais (conseiller conjugal, thérapie), et de chambres à part, je pris la décision qui s'imposait. Cet amour qu'il me portait malgré tout et le respect réciproque que nous éprouvions l'un pour l'autre a permis que le divorce soit à l'amiable sachant que ce mot avait un sens au délà du cabinet d'avocat.(Attention, le domaine de la lutte sur certains points existent encore entre nous et je ne veux pas que vous puissiez croire qu'on vit au pays des bisounours mon ex et moi, pas du tout!)

Avec ce divorce-ci, celui d'avec Bertrand (même si ce n'est pas son vrai prénom) est bien différent. Grâce à lui, j'ai maintenant une approche personnelle du divorce dont j'ai souvent entendu parler, celui avec ses mesquineries, sa hargne, sa bêtise.

A défaut d'un divorce pour agression sexuelle on dira plutôt par agression mutuelle. De consentement il n'y a point sans âpres négociations et "mutuel" est un joli mot difficile à appliquer. On est même très loin de "l'amabilité" sous-entendue dans le terme ancien, désuet aujourd'hui, de divorce à l'amiable.

Madame la lutte bonjour! Je serai bientôt quinquagénaire mais je suis toujours en lutte...Quand donc tout cela s'arrêtera t il?

mardi 18 octobre 2011

Un voile se lève

Il faut que je me concentre pour ne pas bouger mes mains à chaque transition, je dois serrer les cuisses et les mollets sachant que je vais en chopper des bleus mais c'est comme ça, je dois le faire. On dit que c'est comme le vélo, on n'oublie pas mais non c'est faux on oublie beaucoup. On garde quelques notions en tête mais c'est juste qu'on n'arrive plus à les appliquer.
Faut dire que j'avais dix sept ans la dernière fois que j'ai pratiqué alors forcément ça fait un bail!

Alors forcément au début, malgré ma grande motivation j'ai été déçue. Déçue de ne pas retrouver mes sensations, mon plaisir et de n'avoir qu'à gérer de la pression, chaque mardi un peu plus de pression....Pourquoi m'a t on mise dans ce groupe de confirmées????? je ne leur arrive pas à la cheville, enfin, au sabot devrais je dire!

Car oui cette fameuse activité c'est l'équitation!

Mais ce soir je suis plutôt fière de moi. Je sens que j'ai réalisé quelques progrès.
Il faut dire aussi que dans ma tête, du côté de ma vie familiale c'est plus clair. Du coup, sans vouloir reparler encore de tout ce qu'on peut "sentir" sans le voir ou en parler, le cheval comme tous les animaux proches de l'homme est champion du monde pour "sentir" si son cavalier est "avec lui" ou pas. S'il ne l'est pas, il fait ce qu'il veut voilà. ceci explique cela, les débuts équestres difficiles.
J'ai connu ce sentiment de ne rien contrôler par manque de "présence". Lorsque j'étais prof en collège j'ai appris à "entrer dans la classe". Il y a maintes façons de le faire. Au fil de tentatives nombreuses et variées, j'avais trouvé le truc qui marchait. Je rentrai en dernier (après les élèves), je fermais lentement et doucement la porte sans tourner le dos à la presque trentaine de fauves prêts à déceler le moindre signe de faiblesse du dompteur, séducteur, professeur. Je restais debout derrière le bureau quelques minutes en prenant soin de croiser le regard de chacun oui chacun des élèves en face de moi. Tout cela sans aucune parole, aucun signe d'impatience comme si nous avions la vie devant nous pour cela, puis je sortais mes affaires en les invitant à faire de même et le cours commençait. Si je ne prenais pas le temps de faire cela, l'heure en était toute différente et surtout plus difficile. Poser une présence en silence est un art précieux!
Avec le cheval il y a des points communs. il va me tester sur le temps de brossage et du soin avant de le monter, sur la façon dont je vais lui curer les pieds, lui poser la selle sur le dos, le sangler. Si je ne réalise pas parfaitement tout cela, il va passer l'heure à me tester sur la piste. Je retrouve l'idée qu'il ne faut pas "rater son entrée".
Mais finalement en écrivant ce billet, sans trop savoir où cette écriture allait me mener comme d'habitude puisque je ne fais pas de brouillon, ni plan, ni retouches, je prends conscience que l'entrée en matière quelque soit le domaine c'est toujours le truc qu'il ne faut pas louper. La première fois que l'on tient son bébé contre soi, la façon de serrer la main à un client, l'attitude corporelle qui se dégagera à notre arrivée quelque part, le fait d'enlever sa veste ou non....Il y a des milliards d'introductions sans paroles qui présageront de la suite des évènements et c'est même un peu angoissant d'y penser, non?

lundi 17 octobre 2011

Lorsque les choses évoluent malgré soi

J'ai peur,

Je découvre un potentiel qui me terrifie. Deux ans que je touche des peaux d'êtres humains. Au début, je m'attachais aux gestes que j'avais appris, des gestes sans danger pour les articulations, qui avait chacun un sens particulier.
Puis avec l'expérience, petit à petit j'ai pris du recul vis à vis de la technique. Je me suis mis à écouter les dermes, les muscles, les corps. J'ai travaillé ma position, mon ancrage au sol, ma respiration, concentrée à n'être qu'un souffle ou plutôt qu'une enveloppe corporelle traversée par un souffle. Les mains sur l'autre, je ne m'appartiens plus, je deviens une sorte de prolongement de l'autre, l'intermédiaire entre lui et la terre....

Et des évènement étranges surviennent. Je "vois" des choses indicibles. Je sens un "invisible" baignant les corps que je touche, une couche d'atmosphère différente autour des corps.
Un client fidèle depuis longtemps se met à être en connexion télépathique avec moi. Il m'appelle lorsque je vais mal ou que je dois prendre une décision difficile. Il le "sent"....

Le fait de toucher de la façon que j'ai de toucher semble créer des liens "spéciaux"et rend réelles des choses qui ne sont pas sensées l'être.

Moi qui n'ai toujours présenté mon travail que sur le mode Bien-être (je m'en suis même fait un point d'honneur dans ce monde professionnel chargé de charlatants qui profitent de la naïveté de certaines personnes pour leur faire avaler de sacrées couleuvres!), réfutant toute action thérapeutique quelle qu'elle soit, je me mets à avoir des témoignages de clients contraires puisqu'ils me certifient que je "règle" quelque chose chez eux!

Du coup je fais une pause côté "toucher-relaxation".

Je me dis que je ne peux décidément rien faire normalement, comme tout le monde, il faut que j'en rajoute, que je me donne à fond, que je reçoive à fond et je me retrouve dans une situation qui me dépasse.

Je vais juste continuer d'animer mes groupes de parents en ateliers massage-bébés quoi que là aussi, ma capacité d'écoute s'affinant sans doute, je recueille plus souvent des témoignages chargés. Du coup, je me suis trouvée une personne spécialisée dans le coaching familial qui peut prendre le relais (ou déléguer elle-même auprès d'autres professionnels) en cas de nécessité.
Je peux assumer parce que cela reste dans le domaine du connu, du familier, non surnaturel....

Je suis désolée de vous imposer ce billet qui va surement en faire bondir plus d'un(e). Écoutez, vous n'aurez qu'à faire comme si vous ne l'aviez pas lu. Moi cela m'a fait juste du bien de poser des mots là-dessus.

vendredi 14 octobre 2011

La planète collège vue par une maman vieillissante

L'an dernier j'allais souvent chercher ma fille à la sortie de l'école primaire. Cela me donnait l'occasion de bavarder avec les copines du quartier, d'échanger des infos sur les maîtresses, les devoirs, les amitiés de nos enfants.
Aujourd'hui je suis allée chercher ma fille au collège.....

Première constatation: nous sommes deux mamans au milieu d'une vingtaine d'élèves de fin de collège. J'observe. Je constate que plusieurs d'entre eux ont des bonnets de laine sur la tête, ce qui ne les empeche pas d'avoir les fesses à l'air! Remarque il paraît qu'on attrape froid par les extrémités. Ceci explique peut-être cela. Les fesses ne faisant pas vraiment partie des extrémités (surtout quand elles sont rebondies comme celles de ce jeune homme dont je profite de mon oeil connaisseur). Un être asexué lui/elle à bonnet prend le risque de puissants courants d'air au niveau des jambes puisque les trous de son jean prennent plus de place que le tissu lui-même! Je constate une mixité des groupes lorsque les filles assument leur féminité et qu'elles en sont reconnaissables. A ceci près qu'elles crachent comme les garçons. L'une d'elle pose d'ailleurs son "sac à main" qui lui sert de cartable sur le crachat tout juste projeté par sa copine...
Que font ils?
La plupart s'insulte :
"Connard, tu m'abandonnes " crie une fille à un gars qui décolle ses fesses d'elle,
"Putain merde tu fais chier ! "hurle une autre à ce qui semble être sa meilleure amie,
"t'es folle tu vas pas te faire un piercing aux lèvres, t'es qu'une vraie conne si tu fais ça", lance une fille habillée d'un jogging informe et pull large à sa copine les cheveux teintés en noirs, plaqués avec art de côté sur son front, alors qu'une autre, piercing au sourcil, rentre dans l'échange pour affirmer : "si, si t'as raison c'est trop beau un piercing à cet endroit fais le c'est trop beau jte jure".
Un peu plus loin, deux bimbos, un portable diffusant un truc sensé être musical, trémoussent leurs derrières sous le nez des gars assis par terre. Les gars parlent peu. ils se lèvent, changent de groupe, bisent les filles, leur piquent leur bonnet (putain merde tu fais chier tu vas l'agrandir avec ta grosse tête, rends le moi ou jte défonce le crâne se défend la belle), fouillent dans leur sac à main, quémandent des clopes. Sur ma droite une fille fait l'horrifiée parce qu'elle vient d'apprendre qu'un mec sort avec Jasmine.
"Non? C'est pas vrai, tu déconnes!"
"Si si jte jure, d'ailleurs regarde, il est là bas avec elle en train de l'embrasser"
"Mais ce mec il est sorti avec toute la famille de Jasmine, comment elle fait, même moi il m'a bavé dessus, je suis dégoûtée d'ailleurs qu'il m'ait bavé dessus et puis qu'après il sorte avec cette naine!"
Je ne sais pas si c'est l'effet d'avoir toujours un portable ou du son collé aux oreilles mais je constate que le volume sonore des échanges atteint un degré de décibels hallucinant.
Alors que je suis en train de me dire avec un étonnement éléphantesque que j'ai été prof de ce type d'élèves il n'y a pas si longtemps, j'en déduis que ce devait être dans une autre vie. Je réalise que je préférerai mourir, poignardée là tout de suite et souffrir mille morts plutôt que de reprendre cet ancien boulot. Je ne ressens aucune affection pour ces jeunes autour de moi et ce constat me terrifie parce qu'il me renvoie une image de "vieille conne réac" que je critiquais autrefois, lorsque je les aimais tant ces jeunes que j'aurai donné ma chemise et toute mon énergie pour eux....
Puis ma fille sort, minuscule avec une copine toute aussi petite. Elle n'a pas de clope au bec, elle n'est pas en train de raconter qu'elle était "déchirée grave" hier, elle me sourit, apparemment contente de me voir là, complétement décalée, une ovni de maman sur la planète collège et j'ai une bouffée de bonheur et je me dis qu'il faut que j'en profite, profite à fond parce que cela ne durera sans doute pas cette innocence!
Alors je l'embrasse très fort et je lui demande : "ça va ma princesse?"
Elle me répond toute fière "ça y est, j'ai mon premier DM!"
Et oui, tu grandis quand même ma fille! pense-je un petit serrement au coeur.....

mardi 11 octobre 2011

Papotage devant un camion

Ce soir, je rentrai de mon activité adorée dont je vous parlerai surement une autre fois (j'aime bien entretenir le suspens comme ça....), tard, puisque la nuit avait déjà chuté dans les chaumières et ailleurs (quoi qu'avec la lune pleine demain il y a quand même une lumière qui troue le noir de la nuit mais bon bref je m'égare...), lorsqu'à deux pas de chez moi je passai devant un camion. Il y avait de la lumière, des gens qui papotaient devant et pour couronner la scène, cela fleurait bon, une sorte de parfum méditerranéen à emporter votre dernière réticence à vous arrêter (parce que quand même c'était l"heure du feuilleton quotidien ou peut-être enfin Adrianna va avouer à ses proches qu'elle n'a plus que un mois à vivre, constat qui en moi évoque certes de la tristesse mais aussi je dois bien l'avouer un certain soulagement puisque je préférai mille fois Luna à Adrianna!).

Me voilà donc stoppant ma voiture à proximité du dit camion ce qui ne manqua pas de soulever maints commentaires de la part des gens là assemblés.

Ici, bien que vous commencez surement à avoir marre des parenthèses, je suis obligée de marquer un temps d'arrêt dans cette palpitante histoire pour vous préciser que ma voiture ne ressemble à aucune autre. Si, si....Déjà le modèle est peu courant (heureusement d'ailleurs parce que c'est une vraie merde cette voiture), puis la couleur l'est encore moins, flashy comme vous ne pouvez l'imaginer et comme si tout cela n'était déjà pas suffisant, elle possède sur ses ailes arrières d'énormes stickers de fleurs de lotus. Sans parler de la publicité décrivant ma nouvelle activité sur mon pare brise et sur les portières arrières!

Alors forcément, si je m'arrête devant des gens, la plupart du temps, les commentaires fusent. Me voilà dons, pas dégonflée pour deux sous (après on ne s'étonnera pas du culot de ma fille décrit précédemment), en train de distribuer des cartes de visite. On ne sait jamais, j'en ai toujours sur moi. Là dessus, un monsieur me dit : "moi ce n'est pas la peine, je suis votre voisin". Je réfléchis à toute birzingue mais j'avoue que depuis un an tout juste que j'habite ce charmant village j'ai réussi à parler aux voisins de droite, aux voisins de gauche mais en face décalé d'une maison ce voisin là ne me dit rien.
"On s'est déjà vu donc?" tente -je à tout hasard
"En tout cas, moi je vous ai déjà vue, oui, je vous reconnais..."
C'est quand même incroyable qu'un camion garé dans un village me permette de percuter mes voisins! Comme quoi j'ai bien fait de m'arrêter pensai-je en mon for intérieur pendant que mon for extérieur sortait le porte-monnaie pour payer les pizzas francomtoise et olivier, toutes chaudes provenant du camion....

lundi 10 octobre 2011

conference

Aujourd'hui j'ai assisté à une conférence sur le thème de "l'accueil et la séparation" par Joël Clerget . J'y allais parce que mon nouveau métier m'entraîne à faire de l'accompagnement parental....
Accueillir un enfant dans notre corps par nos gestes, nos actes qui se donnent avec l'autre ET dans la parole en tant que petit enfant "humain" qui porte en lui la promesse de la parole.

Accueillir un enfant supposerait aussi être capable de se mettre "en place d'enfant" (ce qui est très différent de "se mettre à la place" de l'enfant) c'est à dire garder dans notre coeur la possibilité de se rappeler qu'on a été enfant avec une force, une puissance une vitalité d'enfant.


Entendre qu'il ne peut y avoir séparation s'il n'y a pas eu "lien" constitué, c'est à dire un lien vivant qui s'est ouvert à la relation (sans alienation), lien qui reconnaît une rencontre de deux individus distincts. Comprendre les paroles de Donald Wood Winicott lorsqu'il dit : "un bébé peut être seul quand il a acquis la possibilité de continuer d'exister en dehors de la présence de l'autre". Il a reçu assez de présence qui lui permet l'absence.Le langage psychanalitique est ardu et des choses m'ont échappé....

Ce genre de reflexion renvoie toujours à sa propre histoire, enfant et adulte.
Et je me pose la fatidique question : puis je, moi en tant qu'adulte, avoir la possibilité d'exister hors de la présence d'un autre?

Ce blog par exemple en tant qu'objet lu par d'autres n'a t il pas pour mission de me sentir exister?

jeudi 6 octobre 2011

Il parait que c'est la crise

Mardi dernier, j'ai annulé une activité. Il faisait beau et je n'avais pas vraiment d'excuse si ce n'est de me sentir exténuée et de me surprendre à écouter et respecter les signaux d'alerte que m'envoyaient tous mes gyrophares corporels. Je suis donc courageusement allée voir le prof de cette activité dont je parlerai peut-être une autre fois (pas du prof non, mais de l'activité) et les yeux dans les yeux, je lui ai dit :
"ce soir je ne viendrai pas".
Il a levé les sourcils, ébauché un sourire comme s'il voulait dire quelque chose puis s'est ravisé et très sérieusement, les yeux dans les yeux m'a répondu :
"d'accord".
Et je suis partie. C'est dingue comme les choses peuvent être simples parfois!
Alors sur le chemin du retour, j'ai écouté mon envie de m'arrêter dans un magasin de déco pour essayer de trouver un cadeau pour une personne ou deux nées en octobre. Intriguée par des palissades qui coupaient le magasin en deux, je me suis approchée et j'ai glissé un oeil entre deux bouts de bois pour découvrir avec STUPEFACTION toutes les décorations de Noêl rutilantes prêtes à s'exposer à nos yeux.

Le 4 octobre!!!! Noël à nos portes?

Que se passe t il?

Moins les gens ont de sous, plus on les incite à acheter avant l'heure!

On ne va quand même pas acheter nos guirlandes maintenant et nos oeufs de Pâques en décembre!

Ma fatigue a atteint soudain son seuil d'alerte....

Je suis allée me coucher.

mercredi 5 octobre 2011

Mais, maman, on me connaît!

Ma fille est incroyable!

Et ce n'est pas parce que c'est ma fille que je dis ça! ......Enfin si aussi, mais bon.....

L'autre jour, elle revient du collège en me disant: "maman il m'est arrivé un drôle de truc dans le bus aujourd'hui" . Je laisse instantanément les tâches en cours, afin de porter une oreille attentive à la suite, curieuse et inquiète à la fois sur ce drôle de truc.
"Un monsieur a voulu voir ma carte de bus".
" oui, c'est normal ma fille, c'est un controleur qui vérifie que les enfants ont bien leur carte de transport. Alors tu lui as montré et tu l'as bien rangée après?"
" .....Non, je n'ai pas pu lui montrer parce que je l'avais enlevée de mon cartable".
"Mais pourquoi?"
" Ben parce que le chauffeur de bus il me connaît maintenant, je n'ai plus besoin de l'avoir!"

Un autre jour, je reçois un coup de fil de la "vie scolaire" du collège de Mademoiselle mais comme je n'étais pas disponible, un message fut laissé sur mon répondeur.
"Bonjour, c'est la vie scolaire du collège machin, je vous appelle de la part de C pour vous informer qu'elle ne finira pas à midi mais à 15H aujourd'hui, contrairement à ce qu'elle vous avait annoncé."
la semaine précédente, ce même monsieur de la vie scolaire m'avait aussi laissé un message pour me dire que ma fille avait oublié les clés de son casier à la maison et que ce serait bien si je pouvais les lui rapporter!"

Quand j'explique à C que, quand même, la vie scolaire ne peut pas lui servir de secrétariat personnel et qu'ils ont d'autres chats à fouetter qu'elle, elle ne se démonte pas et me répond : "Mais ils me connaissent, maman, ils savent que je suis tête en l'air, cela ne les dérange pas du tout!"

Avec son année et demie d'avance, elle a une tête de moins que tous les autres sixièmes. Elle est arrivée en classe à horaire aménagé musique dans ce collège qui n'était pas son collège de secteur, dans une classe où elle ne connaissait absolument personne mais cela ne l'a pas empêchée, le premier matin de la rentrée, lorsque sa prof principale a demandé s'il y avait des volontaires pour être délégué de classe provisoire de lever la main et de se faire donc tout de suite remarquer.
"Comme ça, maman, tout le monde me connaît!"

Ben oui ma fille, ça, on peut dire que tu excelles dans l'art de te faire connaître!

dimanche 2 octobre 2011

errance bucolique

J'apprécie toujours le début automnal. Les jours sont encore chauds et ensoleillés, ce qui nous permet de profiter encore de nos tenues estivales mais les petits matins sont frais, voire brumeux dans notre région et l'humidité se fait sentir dès la fin d'après midi. Les bois exhalent leur parfum d'humus cher à mes narines, et on calcule le moment pour flâner sur les sentiers forestiers sans danger de frôler une balle de chevrotine puisque la chasse a repris....
On se surprend à rêver d'une bonne flambée de cheminée sauf qu'on en a pas alors on pense "dommage" puis on ramasse un joli gland de chêne et on y pense plus.
Le chien court devant nous et on admire son pelage roux si harmonieusement assorti aux feuilles d'octobre. Puis on rentre, et on reste le regard vague devant une tasse de thé fumant, pendant que les enfants entreprennent de réaliser un gâteau.
C'est la douce torpeur d'un dimanche automnal tranquille, comme je ne les vivais pas lorsque j'étais enfant des villes.