vendredi 15 janvier 2010

A ras bord

Une heure que je suis couchée et que j'entends la baignoire du sous-sol qui se remplit....
Je lutte contre l'envie de me lever pour arrêter l'eau qui coule. Ce ne serait pas rationnel et il faut se retenir de céder à des pulsions névrotiques. Je me répète que c'est tout simplement impossible que l'eau s'épenche ainsi sans que personne d'autre que moi ne l'entende et n'aille l'arrêter. Mais l'angoisse continue de m'étreindre le coeur. La baignoire n'était-elle pas sale? N'aurais- je pas, dans mon empressement à faire mille chose à la fois, oublié de la nettoyer? Auquel cas, c'est peut-être bien la raison de cette sorte de lavement interminable que j'entends. Ma baignoire sera donc propre. Elle s'auto-nettoie en quelque sorte...
A moins que ce ne soit tout le sous-sol lui même qui n'en peut plus de toutes ses toiles d'araignées trop longtemps niées? Auquel cas le débordement serait peut-être salvateur. Il emporterait non seulement la crasse de la baignoire mais aussi celle des bas-fonds de mon âme! J'ai peur qu'elle n'y survivrait pas!
Je me dis alors que le risque de débordement est minime n'est ce pas, avec cette belle invention qu'est le "trop plein"! L'eau en excédent est évacuée au fur et à mesure par une porte de secours, alors pourquoi m'inquiète-je ainsi?
Mon cerveau souffre de dichotomie. Une partie de lui est terrifié par l'idée d'un débordement. Une autre se veut rassurante et logique: tu en as vu d'autre, ta baignoire a déjà fait ses preuves, le drame n'aura pas lieu...."Dors et demain tu verras, tu n'entendras plus l'eau couler", me murmure ce coin de cerveau positif.
Voilà, voilà, c'est ce qui arrive parfois lorsqu'on sent ses propres limites intérieures presque atteintes....On entend des baignoires se remplir indéfiniment et on passe la nuit à se demander s'il y aura débordement!

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