jeudi 5 novembre 2009

Un début de matinée parisienne

8 heures je quitte l'appartement.
Les vendeurs de légumes s'installent tout le long du boulevard que je remonte pour aller chercher la station de métro qui m'évite un changement. Avancer à l'extérieur, profiter des couleurs grises et de l'air lourd, jouir du spectacle de la rue en pensant à Edith Piaf. Ce n'est pas encore le moment de s'apostropher d'un étal à l'autre et tenter de faire s'arrêter le client. Les gestes sont endormis, il a fallu "faire" Rungis très tôt ce matin, les parisiens bien habillés qui passent devant eux de leur pas de souris pressées ne sont pas des clients potentiels à cet instant mais des gens qui vont bosser, le téléphone pret à smser ou les écouteurs du i-pod sur les oreilles, rien ne pourrait les faire sortir de leur bulle protectrice qu'il ont soufflée autour d'eux.
En revanche dans le métro les pousseurs de chansonnettes titi parisiennes sont déjà au travail. Une main pourrait bien sortir d'une bulle pour jeter une pièce dans le gobelet prévu à cet effet, qui sait? Ces artistes méconnus donnent un air de fête aux couloirs malodorants.
A l'interieur de la rame je note un bon nombre de lecteurs. Les parisiens liraient ils plus que les provinciaux? L'attente, les interminables temps de transport leur donneraient ils plus d'occasion de s'occuper avec un livre? Certains finissent leur nuit, d'autres révisent leurs cours. Au retour certaines personnes rentreront ensemble et les conversations iront bon train mais le matin c'est silencieux. S'il n'y avait pas la crasse et les odeurs rances de sueur et d'urine je me sentirai presque bien , dans une sorte de giron maternel: il fait chaud, les bruits sont étouffés, le corps est bercé doucement au rythme du wagon....
La remontée dans la lumière du jour est presque difficile.
Mais en ce qui me concerne, je suis heureuse d'aller là où je vais, faire ce que je vais faire.....

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