mercredi 14 janvier 2009

Souvenirs d'une époque où la lutteuse était au tapis.


Déconnectée
Les plombs ont sauté quelque part
Plus de lumière
Plus d'energie
La vie continue dans d'autres têtes
moi, je n'y ai plus accès
L'envie de le faire m'a quittée
Je ne peux plus avancer, ni reculer
Mon corps s'est arreté
Il refuse le mouvement
La volonté qui l'animait l'a quitté
Immobilité cataleptique
Sur mes jambes, un plateau
Dessus, une assiette qui fume
Je n'y toucherai pas parce que les mains posées sur le lit s'y trouvent bien
et que mon cerveau n'a pas le courage de leur ordonner de bouger.
C'est cela
Surtout ne pas donner d'ordre!
Laisser le sommeil engourdir le corps
Prendre le temps qui reste à 'écouter le sang battre dans mes veines
propulsé par un coeur qui bat selon sa propre logique
Prendre conscience de mon thorax qui se soulève
mû par une volonté qui lui est propre.
Mon cerveau fonctionne au ralenti
Ses cellules nerveuses ne semblent plus reliées au monde exterieur.
Elles sont repliées sur elle-même
réduites à d'infimes excitations se propageant jusqu'au moteur central
rouillé
Comment agir dans ces conditions?
Comment manger par exemple?
Manger c'est d'abord avoir ENVIE
puis appréhender, porter à la bouche, croquer, déchirer, déglutir, digérer, s'approprier pour se construire. Que d'actions!!!
Que d'energie necessaire!
Il faudrait que le désir de concquérir le monde extérieur ne m'ait point quitté
Ce qui sert de rouages en etat de marche ne sert qu'à maintenir en place,
tant bien que mal,
les morceaux de moi-même qui un jour formaient un ensemble harmonieux.
Une petite voix dans ma tête:
"Tiens bon"
Tiens bon quoi?
Je n'en sais rien....
Les morceaux peut-être...Afin qu'ils ne s'éparpillent pas dans l'espace infini.
Pas capable d'être femme
Pas capable d'être mère
Maintenant, même plus capable de vivre
Mais pas capable non plus d'y mettre fin!
Une douleur fulgurante réveille un coin de ma mémoire endormie.
Mon ventre devient le siège de violentes contractions
qui chercheraient à expulser les mots enfouis au plus profond de ses entrailles
Je tends les mains vers le plateau
L'urgence de la situation a provoqué un mouvement
Près de l'assiette qui ne fume plus, se trouvent les petits cachets blancs et bleus.
Fébrilement, je m'en empare, les avale, ferme les yeux.
Voilà,
tout va rentrer dans l'ordre maintenant
Ne bouge plus
Ne pense plus.

6 commentaires:

noèse cogite a dit…

C'est bien que ce soit un souvenir.
Tout cela semblait extrêmement difficile..Tu as beaucoup de mérite.
Tu as acquis une force que tu sauras transmettre à tes filles.
Très beau texte Hélène.

Anonyme a dit…

Je suis d'accord avec Noèse...parlons de tout ça au passé!

helianthine a dit…

C'est le blog de Myel qui a fait resurgir ces mots. C'est ça qui est bien entre nous. Un billet en fait naître un autre, j'adore ces liens par les mots!

Anonyme a dit…

Pardon, mais sans (ou avec) jeu de mots, quel est le lien du blog de Myel?

helianthine a dit…

Le lien pour le blog de pyel (plurielles)
http://kinkajouunblogfr.unblog.fr/

helianthine a dit…

de myel et pas pyel, pff j'écris trop vite, vas vite le lire, il est génial!