lundi 29 décembre 2008

La vie est-elle toujours une lutte pour toi?

Me demande-t-on récemment.
Alors du plus loin qu'il 'en souvienne, j'ai toujours pensé que la vie était une lutte. Cette expression enervait ma mère.
"La vie est un cadeau Hélène, pas une lutte", qu'elle me disait, servie avec sa vision guimauve rose du monde.
"Non, maman désolée, ma copine se fait violer par son père tous les soirs, y a des tas de gens qui tendent la main dans la rue, y a la guerre un peu partout, t'es fachée avec une grande partie de ta famille...Non maman la vie n'est pas un cadeau. Ou alors pas pour tout le monde. Pour toi peut-être...."
"La vie est amour" dit le curé.
..................................................Vous voyez de l'amour partout, vous?
Moi je crois qu'on peut poser de l'amour partout. Mais que cela demande de lutter contre ses pulsions humaines. Parce que le coup de pardonner à ses ennemis, ne pas rendre coup pour coup, faire preuve de compassion en toutes circonstances cela demande de réfréner une grande part de nos instincts primitifs non?
J'ai eu la chance d'avoir une enfance protégée par rapport à nombreuses de mes semblables, je ne suis pas née dans un pays en guerre ou dans un pays ou une femme n'a aucune place dans la société à part celle d'esclave, j'ai eu la chance de pouvoir faire des études, de ne pas naitre avec un handicap, d'avoir été aimée souvent, énormément etc....Mais je tiens à rester lucide et vigilante. Pour moi lutter c'est d'être consciente de ces acquis et les préserver, lutter c'est refuser le découragement, le nombrilisme ou la solitude qui semble bien aimable parfois.
Moi je vois de la lutte partout. Lutte pour battre une maladie (et certaines sont dures à battre), lutte pour gagner des sous (accepter de passer un peu de brosse à reluire à un collègue ou patron que l'on n'aime pas par exemple, des horaires difficiles parfois etc...), lutte pour réfréner, taire, voire tuer ses sentiments puisque l'homme qui était là pour les recevoir ne l'est plus, , et pour certains c'est tout simplement une lutte de ne pas se mettre une balle dans la tête. Ma belle-mère par exemple, je ne sais pas comment elle fait pour être encore là dans cette vie ci après toutes les épreuves qu'elle a subi! Lutter c'est alors tout simplement "croire en un lendemain" ce qui n'est pas rien.
Alors je rassure tout le monde: j'adore la vie! Peut-être aussi que j'aime lutter, ou cette idée qu'il faut lutter. Mais je baisse les armes et suis en paix lorsque je suis dans les bras d'un homme bienveillant, lorsque j'ai mes enfants autour de moi qui m'inondent de leur amour, lorsque je bois un thé au fenouil ou un mercurey premier cru avec une amie. Je sais verser une larme de bonheur à la lecture de beaux mots, ou devant une belle image (photo, peinture,dessin d'enfant), je suis enveloppée d'une grande sérénité lorsque je marche sur de la mousse en forêt qui exhale ses parfums d'automne. Et ne tenez pas compte de l'ordre dans lequel j'ai écrit ces bonheurs là parce que je ne saurai jamais dans quel ordre de préférence les classer.
Je vous remercie d'avance de réagir à ce billet. donnez votre avis! Et vous, la vie est-elle une lutte ou non? Si vous deviez lui attribuer un mot un seul, lequel choisiriez-vous?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je n'étais peut-être pas la première à te poser cette question...
J'ai bien aimé ton billet, même si je ne partage pas totalement ta vision de la lutte; j'y vois une connotation un peu trop guerrière, de destruction. On lutte souvent CONTRE quelque chose ou quelqu'un.
Pour moi la vie est un mélange de moments d'une grâce infinie qui côtoient des instants d'une gravité effroyable.Mais plutôt que lutter, je cherche à les apprivoiser, à les absorber pour tenter d'avoir une certaine main mise sur eux. (je ne dis pas que j'y arrive toujours, ni facilement!)
J'ai traversé quelques épreuves qui m'ont plaqué au sol avant que je ne parvienne à me relever. Mon moteur a été ma fille, je me suis toujours demandé qu'elle image de la vie je voulais lui donner. Et le mot qui me convenait le mieux était : sérénité. Je veux que ma fille ait une vision sereine de l'existence. Et ça ne veut pas dire "rose bonbon" ou utopique. Juste réaliste quant aux aléas possibles (parfois douloureux, injustes, etc) et confiante sur ses capacités à continuer d'avancer (par elle-même ou avec l'aide d'autrui)...
Je ne veux pas lui donner une idée de lutte, mais de "pouvoir" sur sa manière de vivre.
Je ne sais pas si c'est très clair tout ça...
C'est un débat intéressant. ( et qui ne tient bien-sûr pas compte de circonstances extrêmes telles que la guerre, la domination, la maltraitance...)
Merci...

helianthine a dit…

Merci Elle (comment faut-il que je t'appelle). J'aime ton commentaire! oui je lutte CONTRE moi-même en fait depuis longtemps...Apprivoiser, absorber pour avoir main mise, je ne sais pas....Est ce que cela marcherait pour le cancer par exemple? 100% d'accord avec toi lorsque tu évoques ta fille. Quelle image de la vie je voulais lui donner? Son papa est mort, Elle. La vision SEREINE de l'existence c'est tout de suite fichu! mais elle peut "décider" d'être "quand même" heureuse. C'est que j'essaye de lui montrer.Il faut pour cela lutter CONTRE son chagrin ou l'apprivoiser tu as raison. J'aime bien l'idée d'apprivoiser son chagrin....Merci!

Anonyme a dit…

La vie nous force parfois à nous battre contre...nous-même ou/et les autres, alors que nous avions envisagé un petit bonhomme de chemin pépère ! Rester stoïque supposerait qu'on ait suffisamment emmagasiné d'assurance de base pour repartir d'un bon pied après un croc-en- jambe qui nous a terrassé. Selon certains, les épreuves nous renforcent. Ma petite expérience me démontre qu'on n'a pas toujours la stature pour encaisser les coups les uns après les autres. Alors selon le contenu de notre besace, on se bat tous azimuts ou on se se laisse abattre malgré soi. L'estime de soi réussit à faire que certains se relèvent, les coups trop nombreux, trop violents en terrassent d'autres. J'ai appris à lutter tardivement et c'est sans doute ce qui me tient encore en vie. Comment je définirais la vie ? La mienne en l'occurrence, une course sans escale et sans assistance. Hellutte, merci de m'obliger à mettre cela en mots, pour tout plein de raisons.